Le manufacturier allemand Continental prévoit de réduire ses effectifs de 3 000 emplois supplémentaires d’ici à 2026. Cela portera à plus de 10 000 le nombre total de postes supprimés. La majorité de ces réductions affectera le département de la recherche et développement, alors que l’entreprise fait face à une diminution de ses ventes et à une concurrence accrue venant de Chine.
Le groupe de pneumatiques Continental projette de réduire ses effectifs de 3 000 emplois supplémentaires à l’échelle mondiale d’ici la fin de l’année 2026. Ces suppressions de postes s’ajoutent aux 7 150 départs déjà programmés, portant le total à plus de 10 000 postes supprimés, soit environ 5% des effectifs mondiaux de l’entreprise. Environ la moitié des emplois supprimés se trouve en Allemagne, où l’entreprise prévoit la fermeture de son usine située à Nuremberg, en région bavaroise. Ce sort attend également cinq autres sites en Allemagne.
Réductions dans la recherche et le développement
Les ventes enregistrent un déclin, tant en Allemagne que dans le reste de l’Europe, tandis que la voiture électrique peine toujours à séduire le grand public en raison de son coût élevé. Cet impact se ressent en amont de la chaîne de fabrication automobile, affectant notamment les fournisseurs comme les fabricants de pneus. En plus de Continental, Michelin, le géant français, est également touché par ces difficultés.
Un nouveau facteur entre en jeu, au-delà des problématiques liées aux pneus ou aux pièces détachées : c’est le talent intellectuel qui est en jeu. Les réductions d’effectifs ne concernent plus uniquement les travailleurs des lignes de production, mais aussi les ingénieurs. Les suppressions de postes chez Continental visent principalement le secteur de la recherche et développement. L’entreprise envisage de réduire ce département de 10% pour maintenir sa compétitivité face à la concurrence chinoise, à laquelle l’Europe a largement ouvert ses portes.
Des retours sur investissement difficiles
Actuellement, les investissements dans les véhicules électriques, encouragés par la pression environnementale et les décisions politiques, ont été très coûteux pour les fabricants, sans rapport retour sur investissement à la hauteur des attentes. Tandis qu’un responsable politique peut plonger son pays dans la dette et les déficits sans hésitation, un chef d’entreprise du secteur privé, quelle que soit sa taille, n’a pas cette latitude. Nous nous trouvons donc face à un problème insoluble : les réductions budgétaires et les économies deviennent indispensables pour les fabricants, entraînant des plans sociaux inévitables. Il est important de rappeler que Volkswagen, un autre géant de l’industrie, prévoit de supprimer 35 000 emplois et de cesser la production de voitures dans plusieurs de ses usines.