Le tribunal a expliqué que cette condamnation était due principalement à « l’entêtement du maire à ignorer une décision judiciaire ». En effet, la mairie continue chaque année depuis 2014 à mettre en place une crèche de Noël malgré cette décision.
Une ville sous le feu des critiques judiciaires
La municipalité de Beaucaire, dans le Gard, actuellement dirigée par un parti d’extrême droite, fait face à une lourde sanction judiciaire. En effet, elle a été contrainte par la justice de régler une amende dépassant les 120 000 euros. Cette pénalité fait suite à son refus obstiné de retirer une installation de Noël, une crèche, placée au sein de la mairie.
Le 20 décembre précédent, le tribunal administratif de Nîmes a émis une injonction, se basant sur une jurisprudence bien établie en France qui respecte le principe de laïcité. Cette injonction exigeait que le maire, Nelson Chaudon, affilié au Rassemblement National, procède au retrait de cette crèche dans un délai de 48 heures, sous peine d’encourir une amende de 1 000 euros pour chaque jour de retard.
Escalade des pénalités
Cependant, la mairie n’a pas obtempéré, justifiant ainsi l’accumulation des amendes. Constatant plusieurs refus tenaces de la part de la commune, la juridiction a le 13 janvier imposé une amende initiale de 19 000 euros pour la période allant jusqu’au 10 janvier et a accru la pénalité quotidienne à 5 000 euros à partir de cette date. Ce n’est que le 2 février que l’installation litigieuse a finalement été enlevée, entraînant ainsi une amende cumulative pour la période subséquente qui s’élève à 103 000 euros. Le jugement rendu le 7 février a discuté de l’exécution de ce paiement.
Un défi persistant au système juridique
La justice a souligné que cette sanction sévère résulte principalement de la réticence affichée par le maire à suivre les directives judiciaires. Le tribunal a expliqué que la mairie continue de défier cette décision en installant, année après année depuis 2014, une crèche de Noël. Cette obstination coïncide avec l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National, anciennement connu sous le nom de Front National.
Francis Labbe, représentant de la Ligue des Droits de l’Homme de Beaucaire, qui a d’ailleurs initié les démarches judiciaires, estime que ce jugement envoie un message fort. « Si ce verdict pouvait définitivement dissuader les mairies de contourner la loi de 1905, cela marquerait une grande avancée », a-t-il affirmé.