Les représentants français du travail et de la gestion commencent trois mois de négociations jeudi sur la réforme des pensions de 2023 qui a fait l’âge de la retraite à 64 ans. Alors que certains syndicats appellent à l’abrogation de la réforme, le gouvernement demande que le budget du système soit équilibré d’ici 2030, ce qui pourrait ne pas être possible sans augmenter l’âge de la retraite.
Les discussions hebdomadaires entre les partenaires sociaux font partie de l’engagement du Premier ministre François Bayrou à rouvrir les pourparlers sur la réforme des retraites en 2023, ce qui fait passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
Bayrou a promis des discussions «sans tabous» pour trouver des moyens de répondre aux préoccupations concernant l’augmentation de l’âge, tout en équilibrant le budget.
Les discussions commenceront par un examen d’un rapport publié la semaine dernière par l’auditeur d’État, le Cour des Comptesqui a déclaré que la réforme était nécessaire, mais pas assez pour couvrir les besoins de financement futurs.
L’auditeur a estimé que le déficit du système de retraite atteindrait 6,6 milliards d’euros en 2025 et «se stabiliserait» jusqu’en 2030, avant de se développer à nouveau.
Scepticisme du processus
Le gouvernement a promis de rester en dehors des discussions entre les représentants du travail et de la gestion, notamment les cinq principaux syndicats – CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC – et les groupes des trois employeurs – MEDEF, CPME, U2P.
Plusieurs participants et représentants élus ont exprimé leur scepticisme quant aux discussions, avant même qu’ils ne commencent.
« Je suis pessimiste quant au résultat », a déclaré le président de Medef, Patrick Martin, à Le Monde.
« Nous avons du mal à voir comment un retour à l’équilibre (fiscal) en 2030 peut être atteint si nous remet en question la règle de 64 ans. »
Le FO Union a également exprimé le scepticisme, mais sur la question de ne pas remettre en question l’âge de la retraite de 64 ans.
« Franchement, s’il n’y a pas d’abrogation (de la réforme de 2023, qui a augmenté l’âge), je ne vois pas comment nous pouvons commencer à parler », a déclaré le négociateur Michel Beaugas à l’agence de presse de l’AFP.
Le CGT a spécifiquement demandé des chiffres sur le coût du retour de l’âge de la retraite à 62 ans.
Les discussions hebdomadaires du jeudi devraient se terminer fin mai ou début juin. Si un accord est conclu, il sera soumis au Parlement.
Bayrou a déclaré que si aucun accord n’est conclu, la loi de 2023 restera et sera appliquée.