Ce jeudi, les parlementaires discutent d’un projet de loi proposé par Les Républicains visant à limiter l’application du droit du sol sur l’île.
La députée Estelle Youssouffa, représentante du 101e département français au sein du groupe Liot, annonce sur 42mag.fr son intention de soutenir la mesure visant à limiter le droit du sol à Mayotte. Elle précise que ce vote est uniquement pour le bien de Mayotte et exprime sa déception envers la classe politique qui, selon elle, exploite la situation de l’île pour élargir le débat sur l’immigration clandestine dans d’autres régions de France.
Ce jeudi, une proposition de loi sera soumise à l’Assemblée nationale dans le cadre d’une journée consacrée aux initiatives des Républicains. Elle vise à durcir les conditions d’acquisition de la nationalité française à Mayotte en modifiant le droit du sol. La proposition exige que les deux parents aient résidé en France pendant au moins un an avant que leur enfant puisse devenir français, alors que la législation actuelle, en vigueur depuis 2018, ne nécessite qu’une résidence de trois mois par un seul parent.
« Une solution administrative sans garantir la sécurité des frontières »
La députée rappelle que la population de Mayotte réclame depuis longtemps la suppression du droit du sol. Elle critique ce qu’elle considère comme une utilisation abusive de ce droit sur l’île, qui, selon elle, n’a été appliqué qu’à partir de 1993, moment où l’immigration clandestine aurait commencé à augmenter significativement.
Néanmoins, Estelle Youssouffa ne soutient pas pleinement la proposition déposée et exprime sa consternation face à l’idée que cette initiative utilise Mayotte pour de petits gains politiques et pour élargir le débat au niveau national. Elle se moque de cette approche en décrivant Mayotte comme un « laboratoire », sous-entendant que les habitants de l’île sont utilisés comme des cobayes.
Ayant elle-même présenté un projet de loi constitutionnelle visant à abolir le droit du sol à Mayotte en septembre dernier, Youssouffa souligne que l’île ne demande pas la suppression de ce droit pour le reste de la France. Elle insiste sur le fait que, bien qu’il s’agisse d’une réponse administrative, cela ne résout pas le problème de la protection des frontières de Mayotte face à l’immigration.