Gaëtan Bruel a été à la tête des services culturels de l’ambassade française aux États-Unis, se consacrant particulièrement à des sujets concernant le cinéma et le secteur audiovisuel.
Gaëtan Bruel, qui était jusqu’alors directeur de cabinet de Rachida Dati, a été désigné ce mercredi 5 février pour diriger le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), selon une annonce du ministère de la Culture.
Il va succéder à Dominique Boutonnat, qui a remis sa démission en juin 2024 après avoir été condamné à une peine de trois ans de prison pour une agression sexuelle contre son filleul. « Il assumera ses responsabilités à partir du lundi 17 février 2025 » pour une durée de trois ans, selon un communiqué du ministère.
Le rôle crucial de président du CNC, une institution chargée de développer les politiques publiques liées au cinéma, à l’audiovisuel et au jeu vidéo, était temporairement occupé par Olivier Henrard, le directeur général délégué.
Une fonction éminente
La ministre aspire à ce que le nouveau président assure « la liberté de création », renforce « l’ancrage territorial » des politiques culturelles, prenne une « approche plus agressive à l’exportation » et revitalise « les programmes d’éducation à l’image, actuellement en difficulté ». La prévention et la lutte contre les violences sexuelles demeurent une priorité essentielle.
« Le CNC doit continuer à soutenir l’excellence et la compétitivité (du secteur) dans un monde en pleine transformation numérique, ainsi qu’avec le développement de l’intelligence artificielle », met en avant le ministère. Parmi les défis qui attendent Gaëtan Bruel, on trouve notamment les menaces de retrait de Canal+, principal investisseur dans le cinéma français, en raison de l’ascension de Disney+ sur le marché de la production française, ainsi que la nécessité de réorganiser la Cinémathèque, dont la gestion a été critiquée par la Cour des comptes.
Un parcours politique
Le CNC, organisme unique dans le monde, supervise divers dispositifs de soutien à l’industrie et gère un budget annuel d’environ 700 millions d’euros. Cette institution est le gardien de « l’exception culturelle » française : les fonds, principalement générés par les succès des films à gros budget au cinéma, sont utilisés pour maintenir une production nationale vigoureuse.
Le président de la République, suivant la recommandation de Rachida Dati, a choisi un profil à dimension politique pour ce poste : né en 1988, Gaëtan Bruel était précédemment à la tête du cabinet de la ministre de la Culture, après avoir travaillé avec Gabriel Attal à l’Éducation et Jean-Yves Le Drian à la Défense ainsi qu’aux Affaires étrangères.
Formé à l’École normale supérieure, il a pris la direction des services culturels de l’ambassade de France aux États-Unis, où il a notamment été impliqué dans des dossiers concernant le cinéma et l’audiovisuel.