L’entrepreneur qui s’est enrichi grâce à la création des coffrets cadeaux Smartbox utilise désormais ses ressources pour influencer le discours public. Sa stratégie, nommée Périclès, est destinée à soutenir la droite conservatrice dans sa quête pour accéder aux responsabilités gouvernementales.
Des ambitions dans le monde de la presse pour Pierre-Edouard Stérin
Pierre-Edouard Stérin reste motivé à se lancer dans le secteur des médias. Malgré ses échecs passés, il garde en ligne de mire le magazine « Valeurs actuelles ». Après l’échec de sa tentative d’acquisition du magazine « Marianne » et le veto à l’intégration de son collaborateur Alban du Rostu dans le groupe Bayard suite à la pression des salariés, Stérin n’a pas renoncé à ses ambitions. Bien qu’il ait déjà soutenu financièrement le site Neo ainsi que le mensuel « L’Incorrect », cela ne comble pas encore ses aspirations. Il convoite toujours le magazine « Valeurs actuelles », reconnu pour ses positions de droite. Alexis Lévrier, historien des médias, compare sa situation à celle de Vincent Bolloré, soulignant que Pierre-Edouard Stérin, en étant trop exposé, ne parvient pas à imiter la discrétion qui a permis le succès de Bolloré.
Pierre-Edouard Stérin et le concept de « Périclès »
Depuis que « L’Humanité » a dévoilé en juillet 2024 le projet « Périclès » de Stérin, son nom circule beaucoup. Ce projet culturel ambitieux suggère une nouvelle direction, englobant un acronyme révélateur : « Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes. » Son but ? Dédier 150 millions d’euros sur une décennie pour promouvoir ses valeurs, en opposition à l’influence politique de la gauche. « Je ne peux laisser cette gauche prévaloir culturellement sans une réponse efficace de la droite », souligne-t-il dans une tribune de fin 2024 parue dans « Le Figaro ». Il s’engage, à défaut d’une coalition à droite, à « structurer le plan Périclès » pour répondre à cet enjeu.
Des connexions politiques actives
Dans sa quête de renforcement de son influence, Pierre-Edouard Stérin a multiplié les rencontres avec des figures politiques. En janvier 2025, il déjeune avec Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur LR, partageant des valeurs conservatrices communes. Selon Thomas Lemahieu de « L’Humanité », Stérin a établi une « interaction dynamique » avec Marine Le Pen et Jordan Bardella du Rassemblement National. Le projet Périclès inclut déjà une entente de conseil avec ce parti.
L’intérêt américain pour Périclès
Le concept Périclès franchit même les frontières. Paul Manafort, connu pour sa proximité avec Donald Trump, propose son expertise pour la présidentielle française de 2027. Constant Méheut du « New York Times » souligne que Manafort vise Stérin, qu’il perçoit comme un partenaire potentiel. Initialement réceptif, Rérolle, dirigeant de Périclès, finit par décliner l’offre.
Cibler les élections municipales
Avant la présidentielle, le plan Périclès s’intéresse aux municipales. Il prévoit de soutenir le Rassemblement National dans sa conquête de 300 municipalités en 2026, en s’appuyant sur Politicae, une entité de formation que Stérin soutient financièrement. Antoine Valentin, fondateur de Politicae, insiste sur l’indépendance politique de ce groupe de formation, malgré son lien avec Stérin.
Concilier affaires et idéaux
Malgré son image de figure controversée, Stérin ne laisse personne indifférent. Entrepreneur autodidacte, il doit sa fortune à Smartbox, une entreprise lancée avec une modeste somme de 5 000 euros donnée par ses parents. Classé 104e fortune de France, Stérin aspire à investir sa richesse dans ses idéaux. Il répond volontiers aux questions des journalistes depuis son domicile en Belgique, y compris sur sa vision de l’héritage et de la sainteté, souhaitant que ses enfants bâtissent leur propre chemin.
Un engagement philanthropique
Stérin a mis en place une structure philanthropique, soutenant « Les Nuits du bien commun », un événement dédié à des initiatives charitables en France. Pourtant, des remous dus à ses prises de position politiques et à son cercle de partenaires ont affecté ce projet. Certains participants s’éloignent, craignant une association trop marquée avec les idées de Stérin.
Des tensions autour de la philanthropie
À Marseille, une réunion urgente évoque les difficultés engendrées par l’exposition médiatique de Stérin. La confusion entre ses projets et ses engagements politiques pose question. Pourtant, son indignation face aux critiques est marquée : il fustige l’intolérance perçue de la gauche lorsqu’il s’agit de philanthropie.
Réseaux d’influence et formation
L’institution Otium abrite François Durvye, bras droit de Stérin et ancien stratège pour Marine Le Pen. Entre autres, il facilite le rachat d’un bien immobilier important pour le clan Le Pen. Un autre allié stratégique, Alexandre Pesey, renforce l’influence de Stérin via l’Institut de formation politique, qui forme la nouvelle génération conservatrice.
Développer un écosystème cohérent
Enthousiasmé, Stérin entend unir les courants de droite grâce à un réservoir de candidats prêts à prendre des postes clé en cas de succès électoral. Son ambition : un institut de sondage pour influencer l’opinion publique. Avec 10 millions dépensés en 2024 pour ses causes, il ambitionne de devenir un acteur incontournable du débat politique.
Poursuivre ses efforts économiques
Même avec ses nombreuses entreprises, Stérin ne néglige pas ses activités économiques. Il espère investir plus dans l’industrie automobile française, manifestant son intérêt pour GMD, un fournisseur clé du secteur.