Emmanuel Macron a sélectionné un de ses collaborateurs pour représenter l’Elysée à la présidence du Conseil constitutionnel. Cette nomination a suscité de vives critiques de la part des députés appartenant aux partis de gauche.
Richard Ferrand est pressenti par Emmanuel Macron pour diriger le Conseil constitutionnel, succédant ainsi à Laurent Fabius. Proche collaborateur de longue date du Président, Ferrand a été l’un de ses premiers partisans. Bien qu’il soit le grand favori pour ce poste, il doit encore recevoir l’approbation du Parlement, où tous les députés ne soutiennent pas sa nomination.
La candidature de Richard Ferrand trouve une vive opposition à gauche, particulièrement chez La France insoumise. Le député Antoine Léaument de l’Essonne critique vivement cette proposition. « Je trouve cela assez scandaleux, déclare-t-il. Richard Ferrand, c’est celui qui avait suggéré qu’Emmanuel Macron puisse effectuer un troisième mandat. Cela m’inquiète quant à la volonté d’Emmanuel Macron de quitter le pouvoir, surtout que c’est le Conseil constitutionnel qui pourrait jouer un rôle déterminant » dans cette question.
Le socialiste Jérôme Guedj va plus loin dans sa critique. Élu également de l’Essonne, il se prononce pour un changement radical dans la tradition républicaine, proposant que les présidents s’abstiennent de nommer des membres de leur propre camp politique.
« Pour garantir l’intégrité du Conseil constitutionnel, il est essentiel qu’il ne soit jamais perçu comme partisan. »
Jérôme Guedjà 42mag.fr
Jérôme Guedj souligne d’autant plus cette nécessité dans l’éventualité où l’extrême droite viendrait au pouvoir. « Il existe un risque que Marine Le Pen devienne présidente. Elle a déjà annoncé son intention d’organiser un référendum pour réformer la politique d’immigration et la Constitution peu après son élection. Dans ce contexte, je ne souhaite pas une confrontation avec un Conseil constitutionnel » que Marine Le Pen pourrait accuser de biais car nommé par son prédécesseur. « Évitons ce risque, notre pays regorge de talents parmi les juristes pour assumer de telles responsabilités », conclut-il.
Cette position s’aligne avec une proposition de loi mise en avant par le groupe communiste le vendredi précédent, visant à renforcer l’indépendance de la juridiction située rue de Montpensier, une impartialité également défendue par le Rassemblement national.
Soutiens au sein de la droite et de l’entourage macroniste
Guillaume Gouffier Valente, député EPR du Val-de-Marne, soutient pleinement le choix du Président. « J’ai entendu certains suggérer qu’il était trop proche » d’Emmanuel Macron. « Il est vrai qu’il y a une proximité évidente entre Richard Ferrand et le président de la République. »
« Je peux témoigner qu’il est aussi de ceux qui n’hésitent pas à parler franchement et directement à Emmanuel Macron. »
Guillaume Gouffier Valenteà 42mag.fr
Le parcours de Richard Ferrand passera par une audition le 19 février devant les commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat. Ces instances ont le pouvoir de bloquer sa nomination par un vote nécessitant une majorité des trois cinquièmes. Toutefois, vu la composition politique de ces commissions, un tel blocage semble improbable.