Un sénateur avait déposé une plainte contre un médecin et une assistante, tous deux anciens employés du Sénat, les accusant d’avoir violé sa vie privée.
Pas de jugement en perspective. Lundi 10 février, le tribunal correctionnel de Paris a annoncé l’arrêt des poursuites à l’encontre de deux ex-employés du Palais du Luxembourg dans le cadre de l’affaire dite de la « sextape » du Sénat, suite au retrait de la plainte d’un ancien sénateur qui était partie civile. Florence R., ex-assistante au cabinet médical du Sénat, et le docteur El Hassan L. étaient accusés d’atteinte à la vie privée pour avoir soi-disant filmé et possiblement diffusé des images à caractère sexuel.
L’histoire trouve son origine dans un article du Canard enchaîné publié début février 2024, intitulé « La sextape qui affole le Sénat ». Cet article prétendait qu’une vidéo compromettante mettant en scène « un sénateur » avait été utilisée par l’assistante médicale comme « un moyen de pression » pour obtenir une augmentation salariale. Sur la vidéo filmée par une femme identifiée comme Florence R., on voyait l’homme politique « apparaître nu dans une chambre ou se rhabillant dans un bureau du Sénat » après avoir eu des relations intimes avec cette personne.
Gérard Larcher a fait appel à la justice
Après que l’affaire ait été médiatisée, Gérard Larcher, le président du Sénat, a sollicité l’intervention de la justice concernant une « éventuelle sextape utilisée à des fins de chantage » au sein du Palais du Luxembourg. Le docteur El Hassan L. aurait détenu ces vidéos privées et en aurait informé ses supérieurs avant la publication de l’article du Canard enchaîné.
Menacé de licenciement, le médecin a adressé une lettre aux 348 sénateurs dans laquelle il dénonçait ce qu’il appelait une « cabale » contre lui. À l’issue d’une brève audience annonçant l’abandon des poursuites, il a exprimé sa frustration de ne pas pouvoir s’exprimer publiquement sur cette affaire. Lui et son ancienne assistante risquaient jusqu’à deux ans de prison et une amende de 60.000 euros.