Le parlementaire affilié à La France Insoumise demeure actif lors des votes en utilisant le mécanisme de la délégation de vote. Il adopte ainsi la position de son groupe politique, qui critique un projet de loi jugé comme « inefficace et dangereux ».
Actuellement, le député du parti La France Insoumise est temporairement absent de l’Assemblée nationale. En effet, il a été mis en arrêt maladie afin de suivre une thérapie pour se libérer de sa dépendance à la 3 MMC, une drogue synthétique. Cette décision de traitement a été prise après qu’il ait été surpris en train de tenter d’acheter cette substance à un mineur, événement survenu en octobre dernier sous l’œil des forces de l’ordre. Cependant, le nom d’Andy Kerbrat apparaît toujours parmi les votants du groupe insoumis lors des discussions autour du texte concernant le trafic de drogue. Il est apparent dans les votes contre plusieurs amendements. Quant au vote final de l’ensemble des propositions de loi, initialement prévu pour le 25 mars, il a été repoussé à la semaine suivante.
La possibilité pour Andy Kerbrat de voter reste intacte grâce au système en place au Palais Bourbon qui prévoit une délégation de vote pour les députés en congé pour maladie. Ce dispositif est fréquemment utilisé. Ainsi, lorsque Ségolène Amiot, qui détient la procuration d’Andy Kerbrat, exprime son vote, elle le fait en double, représentant à la fois sa propre voix et celle de Kerbrat, conforme à la ligne directrice du groupe insoumis. Interrogé par 42mag.fr, Andy Kerbrat a affirmé être parfaitement en phase avec cette position et a déclaré qu’il continuait à se tenir informé depuis le début de son arrêt « des actualités politiques et parlementaires ». Dans un reportage, il a expliqué avoir été entraîné dans une spirale, exprimant sa crainte pour sa propre vie. On pourrait se demander pourquoi il ne soutient pas, par ses votes, les initiatives visant à combattre le trafic de drogue.
Un projet de loi qui, selon le député, ignore les souffrances liées à la dépendance
À l’instar de ses collègues, Andy Kerbrat juge ce projet de loi sur le narcotrafic « inefficace et dangereux ». D’après lui, il ne prend pas en considération la réalité des consommations en France et écarte la politique de santé publique visant à réduire ces consommations. Andy Kerbrat soutient fermement que « le meilleur moyen de combattre le trafic de drogue est de venir en aide aux personnes souffrant de dépendance ». Les principales mesures proposées dans ce texte sont essentiellement répressives : création d’un parquet national spécialisé dans les stupéfiants, mise en place d’un nouveau régime carcéral pour les trafiquants de drogue, et élargissement de la surveillance algorithmique pour surveiller les communications téléphoniques et les recherches en ligne à la recherche de comportements suspects. La gauche, ainsi que La France Insoumise (LFI), s’y opposent.
Le fait qu’Andy Kerbrat participe aux votes ne suscite que peu de réactions étant donné qu’il conserve son statut de député. Découvrir sa participation nécessite de passer au crible les résultats des votes, amendement par amendement. Dans l’entourage de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, certains commentent avec sarcasme l’opposition du député insoumis à une large portion du texte : « Les dindes doivent sûrement redouter l’approche de Noël ».