Le député du Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, a réitéré sur 42mag.fr que leur mouvement politique ne prône pas l’antisémitisme. Cette déclaration intervient alors que le dirigeant du parti a reçu une invitation de la part du gouvernement israélien pour prendre part à une conférence dédiée à la lutte contre l’antisémitisme.
Jean-Philippe Tanguy, député représentant la Somme, a exprimé mercredi 26 mars sur 42mag.fr soir que la société française tenait Marine Le Pen et le Rassemblement national pour responsables de l’antisémitisme depuis trop longtemps. Ces commentaires interviennent alors que Jordan Bardella, à la tête du Rassemblement national, a débuté une visite en Israël. Le parti a été convié par l’État israélien à une conférence dédiée à la lutte contre l’antisémitisme.
Questionné sur l’apparent paradoxe de cette situation, sachant que le Front national, renommé en 2018 en Rassemblement national, a été entre autres fondé par Jean-Marie Le Pen, ancien député poujadiste, et Pierre Bousquet, ex-Waffen-SS, Jean-Philippe Tanguy a affirmé que cette image était révolue et que les membres affichant des opinions antisémites étaient écartés dès leur identification.
En juillet 2024, lors des législatives, Ludivine Daoudi, candidate du RN dans la première circonscription de Caen, a renoncé à se présenter au second tour après qu’une photo d’elle portant une casquette à symbolique nazie ait circulé.
Selon le député de la Somme, il est erroné de croire que le Rassemblement national est le seul parti où l’on trouve des candidats exprimant ces pensées regrettables. Jean-Philippe Tanguy affirme ne pas avoir besoin de démontrer que La France Insoumise a aussi connu des scandales, notamment au regard de la récente controverse autour d’une affiche visant Cyril Hanouna. Il se souvient de sa première réunion avec l’UMP (anciennement Les Républicains) en Essonne, où il a entendu des propos antisémites et homophobes, qu’il n’avait pas rencontrés dans son propre parti.
Appui à une « solution à deux États »
En ce qui concerne le déplacement de Jordan Bardella en Israël, Jean-Philippe Tanguy a insisté sur le fait que le RN ne soutient pas un gouvernement accusé de crimes de guerre, précisant cependant que celui de Benyamin Nétanyahou est légitimement élu et est reconnu comme la seule démocratie du Moyen-Orient. Le parti reste en accord avec la position historique de la France et du Général de Gaulle en faveur d’une solution à deux États entre Israël et la Palestine.
Jordan Bardella a choisi de ne pas rencontrer l’Autorité palestinienne, ce qui diverge de la ligne habituelle des diplomates français lors de visites officielles à cette région. « Il n’a pas reçu d’invitation de l’Autorité palestinienne, » a affirmé Jean-Philippe Tanguy, précisant que si cela avait été le cas, le dialogue aurait été possible, tout en exprimant son refus de se rendre dans les zones sous le contrôle du Hamas.
Une invitation controversée
La visite du RN en Israël a également suscité des remous. Le parti a répondu positivement à une invitation d’Amichai Chikli, ministre israélien de la Diaspora, qui a aussi sollicité Marion Maréchal, eurodéputée d’extrême droite et ancienne vice-présidente exécutive de Reconquête, le parti de Zemmour.
Les récentes prises de position politiques d’Amichai Chikli contre un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza « ne reflètent pas les positions du Rassemblement national, qui prône une espérance de paix durable et constructive entre Israël et la Palestine, » a déclaré Jean-Philippe Tanguy. Il a précisé que le RN avait simplement répondu à une invitation pour participer à un colloque contre l’antisémitisme.