Selon le Haut-commissaire au plan, la décision judiciaire prononcée lundi à l’égard de Marine Le Pen doit être respectée. Lors de son intervention sur 42mag.fr dimanche, il a souligné l’importance de l’autonomie du système judiciaire.
Alors que Marine Le Pen joue gros pour sa carrière politique ce lundi, Clément Beaune, Haut-commissaire au plan et ancien ministre sous Macron, exprime ce dimanche 30 mars sur 42mag.fr : « En règle générale, en tant que citoyen, je ne suis pas un fervent partisan de l’inéligibilité » car « je pense que c’est aux citoyens, par le biais du suffrage universel, de décider qui peut ou ne peut pas se présenter ».
Il poursuit en disant : « C’est à la législation d’évoluer, et non aux juges d’être critiqués ou soumis à une pression ». La dirigeante des députés du Rassemblement national à l’Assemblée nationale connaîtra son sort ce lundi dans le cadre du procès concernant les assistants parlementaires du RN. Si elle se voit infliger une peine d’inéligibilité, elle ne pourra pas participer à l’élection présidentielle de 2027. Une requête a été faite en novembre pour une peine de cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate (qui s’appliquerait même en cas d’appel).
« Enjeu démocratique »
Clément Beaune comprend que certains puissent penser que les peines d’inéligibilité excessives soulèvent un « enjeu démocratique ». Cependant, il insiste sur le fait que « c’est au législateur de se pencher sur la question », souligne-t-il.
De son côté, lors d’une interview accordée à La Tribune Dimanche, Marine Le Pen se montre optimiste. Elle affirme qu’elle « ne croit pas » à la prononciation d’une peine d’inéligibilité immédiate contre elle. « Quel que soit le responsable politique concerné »», le Haut-commissaire souhaite que « nous restions calmes collectivement et que nous respections l’État de droit et la justice ».
Quelle que soit l’issue du jugement de demain, Clément Beaune exhorte tout le monde à en accepter le verdict : « Quelle que soit la décision, il est impératif de respecter les jugements ». Il regrette le passé où les décision de justice n’étaient pas l’objet d’interprétations par les responsables politiques, soulignant que « ce réflexe bénéfique a disparu », et il rappelle que « la justice opère de manière indépendante » en « appliquant strictement la loi ».