Lors de son passage lundi sur « ici Normandie », le député représentant l’Eure a exprimé son intérêt pour se présenter comme candidat au poste de premier secrétaire du parti. Il propose que le Parti Socialiste alloue « 40% de ses investitures à des ouvriers et employés », afin d’améliorer la représentation des classes populaires au sein de l’Assemblée.
« Il est essentiel que la gauche, et en particulier le Parti socialiste, se reconnecte au peuple et retrouve le chemin vers les citoyens, en cessant de vivre hors de la réalité, déclare Philippe Brun, député de l’Eure pour le PS. Il affirme également : « Je pense apporter une contribution utile dans cette direction », lors d’une interview sur « ici Normandie » le lundi 17 mars, après avoir proposé un texte en vue du congrès du PS, ce qui pourrait le mener à briguer le poste de premier secrétaire.
Dans une tribune parue vendredi dernier dans le journal L’Opinion, il appelle à bâtir « un socialisme renouvelé », davantage « orienté vers le peuple ». « Le Parti socialiste ne parvient plus à dialoguer avec les Français et ne convainc plus comme par le passé », déplore le député qui souhaite transformer son parti politique « de l’intérieur ». « Il est crucial de repenser nos idées, de renouveler notre équipe et nos projets, et tel est l’objectif de ce socialisme revigoré », explique-t-il.
Dans sa tribune, il décrit le Parti socialiste comme exangue, sans idées nouvelles depuis 2012, mais pour lui, c’est une responsabilité partagée : « Ce n’est pas uniquement de la responsabilité d’Olivier Faure, c’est en partie celle de tous. Depuis 2012, un gouvernement a échoué, et après cet échec retentissant en 2017, le Parti socialiste n’a pas su proposer de nouvelles idées », explique-t-il. Philippe Brun a donc présenté un texte pour le prochain congrès du Parti socialiste prévu mi-juin, où un nouveau leader sera élu. Il envisage de se porter candidat pour remplacer Olivier Faure. À ce jour, « cinq textes sont en train d’être élaborés et j’en soutiens un », précise-t-il.
Améliorer le dialogue avec les classes populaires
Pour l’instant, il n’existe pas de convergence avec le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui a soumis une contribution rejetant toute alliance avec les insoumis. « Il existe différentes sensibilités, et j’ai plusieurs points communs ainsi qu’une relation amicale avec Nicolas Mayer-Rossignol. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, et ce n’est pas une simple question de stratégie d’alliance », répond Philippe Brun.
Philippe Brun milite pour « un parti qui parle aux ouvriers et employés ». Il souhaite que le PS réserve « 40% de ses candidatures aux ouvriers et employés pour envoyer à l’Assemblée nationale des personnes qui travaillent dur et représentent les Français qui en sont actuellement exclus ». Enfin, il appelle à adopter « un nouveau langage », car « les discours à la télévision sont devenus incompréhensibles », déplore le député.