Denis Gravouil, qui représente la CGT dans les discussions sur les retraites, a suggéré au gouvernement, lors d’une manifestation jeudi, de cesser de « prendre les gens pour des imbéciles ». Le syndicat a décidé de se retirer des discussions sur les retraites, après que le Premier ministre a refusé de rétablir l’âge de départ à la retraite à 62 ans.
Denis Gravouil, le négociateur de la CGT pour les questions de retraite, a vivement critiqué le Premier ministre François Bayrou, affirmant qu’il avait « trahi sa parole ». Gravouil s’est exprimé au micro de 42mag.fr et France Inter jeudi 20 mars, critique sur le refus du Premier ministre de revenir à l’âge de départ à la retraite fixé à 62 ans. Suite à cette décision, la CGT a choisi de se retirer des discussions en cours mercredi.
Présent lors de la manifestation à Paris, Denis Gravouil rappelle que le Premier ministre avait donné aux syndicats l’assurance qu’ils pourraient « discuter de tout sans restriction, y compris des limites d’âge, sans aucune barrière ». Il exhorte le gouvernement à cesser de « prendre les gens pour des imbéciles », incluant tant « les syndicalistes » que « les retraités et ceux qui le seront un jour ».
« Un conclave saboté »
Finalement, trois syndicats ont décidé de quitter les négociations sur le dossier des retraites. Dès le 27 février, Force Ouvrière avait choisi de se retirer dès la première réunion. Puis, c’était au tour de l’U2P, représentant les artisans, commerçants et professions libérales, d’abandonner mardi. Mercredi soir, la CGT a également quitté les pourparlers suite aux récentes déclarations de François Bayrou.
Denis Gravouil observe que « le conclave est vraisemblablement saboté », déclarant toutefois que des opportunités futures permettraient de continuer à défendre leurs idées contre l’actuel gouvernement et les patrons qui souhaitent encore repousser l’âge de départ à la retraite, comme exprimé lors de réunions précédentes.
Retour à l’Assemblée nationale
Jeudi, la CFDT poursuivait sa participation aux discussions et continuait à négocier. Cependant, Marylise Léon, la secrétaire générale, a suggéré un « nouveau » conclave, considérant que le « contrat » initial avait été « rompu ». Denis Gravouil commente sur 42mag.fr et France Inter que « nous devons attendre de voir comment cela évolue ». Il souligne qu’actuellement, le format ne fonctionne pas et qu’il serait nécessaire d’avoir des discussions qui incluent un retour obligatoire au Parlement. Le principal objectif de la CGT, souligne Denis Gravouil, est « d’obtenir que le Parlement se prononce véritablement, avec enfin un vote à l’Assemblée, chose qui n’a jamais été faite ».