Ces derniers jours, le Rassemblement national intensifie ses efforts pour influencer la politique gouvernementale, notamment en suggérant la possibilité d’une motion de censure.
Dernièrement, une certaine musique de censure semble résonner à nouveau au sein du gouvernement. Les partis d’opposition n’hésitent pas à laisser planer la possibilité d’un renversement de François Bayrou. À gauche, les critiques fusent, accusant le Premier ministre de ne pas tenir ses promesses vis-à-vis de la réforme des retraites, tandis que le Rassemblement national lui reproche de ne pas être assez actif, en particulier sur les dossiers liés à l’immigration. Depuis plusieurs jours, et tout au long de la journée de mardi, les députés ainsi que les membres influents du parti exposent ouvertement leurs doléances.
Un des points de discorde pour le Rassemblement national concerne la programmation pluriannuelle de l’énergie, en d’autres termes, le document de référence du gouvernement pour guider la politique énergétique à venir. Le député Jean-Philippe Tanguy n’hésite pas à critiquer vertement ce texte, affirmant qu’il est « mal ficelé et médiocre ». Selon lui, si ce document est tenu à l’écart des discussions parlementaires, c’est précisément en raison de ses nombreuses lacunes. En effet, il est traité discrètement dans les coulisses des ministères à Paris et à Bruxelles, plutôt que dans le cadre d’un débat public et transparent.
Le gouvernement envisage de faire adopter ce texte par décret, ce à quoi s’oppose le Rassemblement national qui exige un débat au sein de l’Assemblée nationale. En parallèle, Edwige Diaz, députée, critique aussi François Bayrou pour son manque d’initiative. Elle lance : « Cela fait cent jours que vous êtes en fonction et rien n’a changé. Par conséquent, ne devrions-nous pas envisager, comme vous le dites vous-même, de vous sanctionner de manière responsable ? »
Bientôt le dénouement du procès des assistants parlementaires
Cet appel à la censure intervient dans un contexte de pression judiciaire croissante pour Marine Le Pen. Elle affirme toutefois que cela n’entraînera aucune conséquence sur ses actions politiques : « Mon dossier personnel ne modifiera en rien notre détermination à protéger les Français et à prendre les mesures indispensables pour garantir leur sécurité. »
Ces tensions surviennent peu avant le jugement du procès concernant les assistants parlementaires du RN, dont la décision est attendue pour le 31 mars. Une condamnation pourrait signifier pour Marine Le Pen une peine d’inéligibilité immédiate, l’empêchant ainsi de concourir pour l’élection de 2027.