Adeline Hazan, qui préside Unicef France et a également exercé comme magistrate pour enfants, exprime dans le Talk de 42mag.fr son opinion sur le projet de loi proposé par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. Ce texte, adopté par le Sénat le 26 mars, cherche à renforcer la rigueur de la justice pour les mineurs. Selon elle, ce projet remet en question l’ensemble des principes fondamentaux qui régissent actuellement la justice pour les jeunes délinquants.
« Nous sommes stupéfaits par le vote d’hier soir, car les mesures adoptées dépassent de loin nos pires craintes », a déclaré Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France et ancienne magistrate pour enfants, lors du Talk de 42mag.fr sur Twitch, jeudi 27 mars. Cette réaction a suivi l’approbation par le Sénat, mercredi 27 mars, de la proposition de loi de l’ex-Premier ministre Gabriel Attal, visant à renforcer le système pénal pour les mineurs.
Audience immédiate dès 15 ans
Les sénateurs, après avoir vidé le texte de l’essentiel de son contenu en commission, ont rétabli en séance plénière les mesures les plus sévères. Parmi celles-ci figure notamment l’instauration d’une comparution immédiate dès l’âge de 15 ans. En outre, la loi restreint l’application de la notion d’excuse atténuante liée à la minorité, selon laquelle un mineur supporte une peine réduite de moitié par rapport à un adulte pour des faits comparables. Cette notion est parfois incorrectement désignée comme « excuse de minorité ».
« Ce n’est pas une réforme destinée à améliorer la justice des mineurs, mais bien une démolition intégrale des principes qui la gouvernent. »
Adeline Hazan, présidente de l’Unicef Franceinterview accordée à 42mag.fr
« C’est une législation qui cherche à jouer sur les émotions », poursuit Adeline Hazan, ancienne responsable de la surveillance des lieux de détention. « Récemment, plusieurs événements dramatiques ont eu lieu, et personne ne le nie. Pourtant, y compris parmi les experts, les députés, ou encore les conseillers techniques du gouvernement, nombreux sont ceux qui s’opposent à cette loi. Bien que ce soit une loi impopulaire, pour satisfaire l’opinion publique, elle est avancée et tout est fait pour qu’elle soit adoptée : c’est la définition même du populisme. »
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