Ses déclarations ont provoqué de fortes réactions, en particulier parmi les membres de La France insoumise.
Le leader du Parti communiste, Fabien Roussel, a affirmé l’existence du racisme anti-blanc en déclarant « bien sûr » lors d’une interview diffusée sur la chaîne Cnews, le mardi 25 mars. « Cependant, que ce soit un racisme anti-blanc, anti-noir, anti-chinois ou anti-asiatique, toutes ces formes de racisme sont terribles. Et quel est l’objectif de ce racisme multiforme ? Il vise à fragmenter le peuple, à diviser les Français, indépendamment de leur couleur de peau ou de leur origine », a déclaré l’homme politique avec indignation. « Et pendant ce temps, je peux vous assurer que les affaires progressent sans encombre. Les financiers et le monde économique n’ont aucun souci. Tout cela, alors qu’au bas de l’échelle, les gens se déchirent et se divisent… et cela me bouleverse profondément », a-t-il ajouté.
La position de Fabien Roussel a suscité des critiques au sein des militants de La France insoumise, en particulier de la part de Bastien Lachaud, député de Seine-Saint-Denis, qui a estimé que le communiste « dépasse les bornes ». Sur le réseau social X, il a rédigé un commentaire exprimant que « rarement un dirigeant de gauche aura autant contribué à troubler les repères, à banaliser des notions issues de l’extrême droite, menant ainsi à un échec idéologique de notre camp social », accusant Fabien Roussel de « céder aux idées conservatrices vantées sans réfléchir ».
Une formule qui divise
« Cet individu ne sera ni un allié ni un camarade pour moi », a soutenu un autre député de La France insoumise de Seine-Saint-Denis, Aly Diouara. Cette polémique s’inscrit dans un climat déjà tendu entre les communistes et les Insoumis, ces derniers reprochant régulièrement au chef du PCF d’adopter une rhétorique proche de l’extrême droite, comme lors de son utilisation de l’expression « frontières passoires » en 2023.
Le débat autour du racisme anti-blanc a été relancé ces derniers jours avec la parution d’un ouvrage d’enquête sur un cas d’homicide à Crépol, dans la Drôme, où un jeune garçon a perdu la vie en 2023. Tandis que l’enquête peine à identifier l’auteur des coups mortels, le livre, mentionnant des prénoms des personnes impliquées, met en lumière l’appropriation politique de cette affaire autour d’une supposée notion de « racisme anti-blanc », principalement par certains médias et politiques pour qui l’insécurité est un thème récurrent.
Le concept même de racisme anti-blanc, originellement formé et popularisé par l’extrême droite, est remis en question par des sociologues qui considèrent qu’une telle forme de racisme est soit marginale, soit inexistante dans un contexte de discrimination systémique envers les Blancs. Pourtant, plusieurs personnalités politiques, issues de divers horizons, s’approprient cette notion en se fondant sur leur vécu ou des événements d’actualité. Récemment, Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement, a affirmé dimanche dernier qu’elle ne se sentait « aucune gêne » à en parler.