Dimanche, François Bayrou a exprimé son désaccord avec Edouard Philippe, car il juge que ce dernier minimise l’importance de la démocratie sociale et des partenaires sociaux.
Le dimanche 16 mars, Edouard Philippe, ancien Premier ministre, s’est déclaré en tant que « véritable défenseur de la démocratie sociale », précisant toutefois que celle-ci devait se concentrer « sur des questions significatives » plutôt que sur une législation « déjà adoptée ». Cette déclaration est survenue après que François Bayrou, l’actuel chef du gouvernement, a répondu aux critiques de Philippe concernant le « conclave » dédié aux questions de retraite.
Lors de son passage dans l’émission « Questions politiques » diffusée sur 42mag.fr et France Inter, le Premier ministre a exprimé son « désaccord avec Edouard Philippe ». Selon lui, Philippe « minimise l’importance de la démocratie sociale et des acteurs sociaux ». François Bayrou réagissait à une interview d’Edouard Philippe dans Le Figaro, où celui-ci avait qualifié de « complètement déconnecté » le cycle de discussions entre syndicats et patronat initié pour aborder la loi Borne de 2023 sur les retraites.
Face aux accusations de négliger la démocratie sociale, Edouard Philippe a répondu à l’AFP : « Je ne pense pas, non ». Il a expliqué : « Je dis simplement que le débat actuellement appelé conclave est un débat dépassé. On demande aux organisations syndicales de discuter d’une loi déjà votée. Et vous leur imposez tant de restrictions – notamment l’équilibre [financier] en 2030 et le maintien de l’âge de départ à 62 ans – que leurs marges de discussion sont réellement restreintes ». C’est ce qu’a défendu le président d’Horizons lors d’un congrès organisé dimanche à Lille.
« Une nécessité de consacrer davantage de ressources à notre défense »
Le maire du Havre a suggéré : « Je suis un véritable promoteur de la démocratie sociale. Considérons les organisations syndicales et engageons-les à débattre de l’organisation de notre système productif et social, eu égard aux nouvelles priorités telles que la menace russe ».
Il a insisté sur le fait que « Il faudra affecter plus de ressources à notre défense. Plus de ressources pour définir comment nous pouvons nous protéger. Cela ne se résumera pas seulement à la production de munitions et de canons. Il s’agira de mobiliser notre société autour d’objectifs cruciaux comme la préservation de notre modèle social et de notre liberté. Solliciter les organisations syndicales pour qu’elles discutent de ces questions serait bien plus pertinent. C’est cela, la véritable démocratie sociale ». De plus, l’ancien chef du gouvernement pense que « François Bayrou a besoin de fournir un argument aux socialistes pour éviter de voter la censure ».