Le chef de file de la France Insoumise s’exprime ce mercredi, peu avant un rassemblement prévu à Brest, en réponse à la déclaration du Premier ministre qui a estimé qu’un retour à un âge légal de départ en retraite à 62 ans n’était « pas envisageable », contournant ainsi la discussion sur les retraites promise par le Parti Socialiste pour échapper à la censure.
Jean-Luc Mélenchon, figure de proue de La France insoumise, a critiqué François Bayrou en déclarant que ce dernier avait dit au Parti socialiste qu’il était prêt à engager des discussions, mais qu’en réalité, il les avait trompés. Cette déclaration a eu lieu le mercredi 19 mars lors d’une interview accordée à « ici Breizh Izel » (anciennement France Bleu), avant un rassemblement à Brest.
Le chef du gouvernement a annoncé mardi à l’Assemblée nationale qu’il considérait comme « impossible » d’annuler la disposition principale de la réforme des retraites de 2023, qui prévoit une élévation progressive de l’âge de départ à 64 ans. Le « conclave » sur les retraites, instauré par François Bayrou dans le but de modifier la réforme controversée, « sans tabou ni interdit », est désormais en péril.
« Être dupé »
Le refus du Premier ministre de revenir à l’âge de départ à la retraite à 62 ans a profondément déçu le Parti socialiste. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a mis en garde le Premier ministre en lui disant que « François Bayrou fait une erreur en croyant que nous ne pouvons plus le remettre en question ». Jean-Luc Mélenchon a répliqué en affirmant que « depuis le début, on leur disait que cet homme n’était pas là par hasard, c’était un politicien fin tacticien, et ils se sont fait berner, maintenant, ils ne savent même plus quoi dire ».
« Y avait-il quelqu’un qui pensait réellement qu’un gouvernement de droite ramènerait l’âge de la retraite à 62 ans ? Seulement eux pouvaient croire à une telle chose. »
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise42mag.fr
Selon Jean-Luc Mélenchon, l’entente de non-censure entre le PS et l’exécutif était surtout motivée par le fait que les socialistes n’étaient pas prêts pour une éventuelle élection présidentielle. « Maintenant, ils sont tous perplexes sur la marche à suivre », a-t-il continué. « Un jour ou l’autre, nous présenterons une nouvelle motion de censure, et peut-être finiront-ils par adopter une position raisonnable en renversant le gouvernement », a déclaré l’ancien candidat à la présidence.