Le gouvernement affirme qu’il examine la question de manière approfondie, en lien avec la révision complète des titres-restaurant qu’il envisage de mettre en place.
Si vous possédez des tickets-restaurant, vous les utilisez certainement pour faire vos courses au supermarché ou pour régler votre repas quotidien. Toutefois, une restriction s’applique : à moins d’une exception accordée par l’employeur, ces titres ne peuvent être utilisés ni les dimanches ni les jours fériés. Toutefois, cette situation pourrait évoluer, car le gouvernement envisage une réforme globale des tickets-restaurant. C’est en tout cas une requête des restaurateurs qui souhaitent ainsi attirer plus de clients dans leurs établissements le dimanche. Vous pourriez ainsi régler votre déjeuner dominical, comme un poulet-frites, avec vos tickets-restaurant.
Ce changement pourrait apaiser le mécontentement des restaurateurs. Depuis que l’utilisation des titres-restaurant a été élargie aux courses alimentaires en grandes surfaces, une situation amplifiée par la période du Covid, de nombreux restaurateurs expriment leur frustration face à la perte de chiffre d’affaires. Une étude de l’UMIH, la principale organisation professionnelle de ce secteur, révèle qu’en 2024, seuls quatre tickets-restaurant sur dix seraient utilisés dans les restaurants, le reste finissant dans les grandes surfaces ou des commerces de bouche, comme les traiteurs et les boulangeries.
Un projet de loi prévu avant l’été
Chaque année, plus de huit milliards d’euros sont dépensés grâce aux titres-restaurant. Permettre leur utilisation le dimanche et les jours fériés, notamment durant les jours de pont comme en mai, serait une façon de rééquilibrer la balance. L’utilisation des tickets-restaurant dans les supermarchés est désormais perçue comme un acquis, bien que le décret qui l’autorise ne soit valide que jusqu’en 2026.
Cette proposition répond à une demande : d’après une enquête, 67 % des salariés seraient en faveur de l’usage des tickets-restaurant le dimanche. Cependant, des oppositions subsistent, notamment de la part de certains syndicats de salariés, comme la CGT, qui lient cette question à celle du travail dominical, qu’ils ont toujours contestée. Ce sera aux députés et sénateurs de trancher, la mesure étant intégrée dans une loi visant à moderniser cet avantage, dont profitent plus de cinq millions de salariés, mais qui repose sur des textes des années 60. Le débat sur leur adaptation aux habitudes contemporaines est en cours. Véronique Louwagie, la ministre déléguée au Commerce, s’engage à présenter les détails de cette loi avant l’été 2025.