Alexandre Caby, le secrétaire général du syndicat, adresse un avertissement ferme aux autorités, soulignant que « les personnels pénitentiaires sont capables de se mobiliser si la situation l’exige ».
« Ce que nous avons entendu n’est pas suffisant, nous attendons désormais que le gouvernement prenne des actions concrètes », déclare Alexandre Caby, secrétaire général adjoint du syndicat Ufap-Unsa Justice, le jeudi 24 avril sur 42mag.fr. Il s’exprimait au lendemain de la visite du Premier ministre à la prison de Saint-Quentin-Fallavier, située en Isère. Ce déplacement, où François Bayrou était accompagné du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, avait pour but d’afficher un soutien au personnel pénitentiaire, dans un contexte où plusieurs prisons et leur personnel ont subi des agressions ces derniers jours.
« Afficher son soutien, c’est une chose, l’exprimer concrètement, c’en est une autre. Nous recevons régulièrement des déclarations de soutien de la part des dirigeants politiques. Les visites sont nombreuses, mais aujourd’hui, ce que nous réclamons, ce sont des actions et des annonces concrètes », souligne Alexandre Caby. Le syndicat Ufap-Unsa a envoyé une lettre à Gérald Darmanin ce mercredi, demandant une « rencontre de toute urgence » pour discuter des revendications.
« La montée de la colère est palpable »
« La violence n’a plus de limites », affirme-t-il. Toutefois, il prévient : « Les agents pénitentiaires ont une grande résilience, car ils sont habitués à prendre en charge une partie de la population que personne d’autre ne veut gérer. Nous sommes un peu le dernier recours de l’État. » Pour le moment, les gardiens forment un front uni, mais « la colère commence à monter ».
Alexandre Caby adresse un avertissement clair au gouvernement : « Les agents pénitentiaires savent se mobiliser si cela devient nécessaire. Nous donnons dix jours au ministre de la Justice, au gouvernement, pour proposer des annonces. » Le secrétaire général adjoint du syndicat Ufap-Unsa Justice estime qu’il existe « une certaine corrélation » entre « l’adoption récente de la loi visant à enrayer le trafic de drogue en France et les agressions contre les agents pénitentiaires ».