La présidente de la commission en charge des Affaires culturelles affirme que la ministre de la Culture a « mis en cause » une employée de l’Assemblée. Les collaborateurs de Rachida Dati admettent qu’il y a eu « une discussion animée », mais nient formellement l’emploi de termes insultants.
Un événement qualifié de sérieux par la gauche. Le débat sur la réforme du secteur de l’audiovisuel public a été interrompu lors de sa discussion en commission à l’Assemblée nationale, le mardi 1er avril au soir, après une altercation mettant en cause Rachida Dati et une employée de l’institution. Fatiha Keloua Hachi, présidente socialiste de la commission des Affaires culturelles, a affirmé que la ministre de la Culture aurait « abordé de manière inappropriée une fonctionnaire de l’Assemblée nationale » pendant une pause.
« Je ne peux accepter un tel comportement », a-t-elle expliqué dans une déclaration officielle. Elle a ajouté : « Les conditions nécessaires à un débat serein ne sont pas présentes, j’ai donc choisi de mettre en suspens l’examen de cette réforme » portant sur la gestion de l’audiovisuel public. Ce projet, dont le lancement des débats avait eu lieu l’après-midi même, doit encore être étudié à travers de nombreux amendements, environ un millier. D’après l’entourage de la ministre, un « échange animé avec une administratrice » a eu lieu en coulisses, sans insultes. La décision d’interrompre l’étude du document est jugée « politique », selon cette même source, car la gauche peinait à obtenir le soutien nécessaire.
La gauche envisage « quelle suite donner »
Aurélien Saintoul, député de LFI et témoin de l’incident dans une salle presque vide, s’est dit « outré » par le fait qu’une employée de l’Assemblée ait été pointée du doigt en raison de la lenteur des travaux. Juste avant l’incident, le gouvernement avait soumis des amendements de dernière minute, suscitant la réprobation des députés de gauche. « Nous allons évaluer la réponse appropriée à ce grave incident », a précisé le député socialiste Emmanuel Grégoire. Fatiha Keloua Hachi a également communiqué avec Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée.
Déjà approuvé en première lecture par le Sénat en 2023, le projet de loi de réforme prévoit la mise en place d’une entité, France Médias, qui superviserait France Télévisions, Radio France, et l’Institut national de l’audiovisuel, sous une direction unifiée. Contrairement aux intentions initiales, France Médias Monde, secteur international de l’audiovisuel public français (incluant RFI et France 24), pourrait ne pas être intégré dans ce regroupement.