Le ministre de l’Intérieur soutient sa candidature contre Laurent Wauquiez, le chef de la droite à l’Assemblée nationale. Les membres de son équipe, qui se sont multipliés ces dernières semaines, affirment qu’ils appliquent des règles rigoureuses pour distinguer ses fonctions ministérielles de ses engagements en campagne.
Bien que la campagne pour la présidence du parti Les Républicains ait été dans l’air depuis un moment, elle a officiellement commencé le mercredi 2 avril. Sur la ligne de départ, deux figures majeures : Laurent Wauquiez, à la tête de la droite au sein de l’Assemblée nationale, et Bruno Retailleau, le ministre en charge de l’Intérieur. Pour ce dernier, la gestion de la campagne exige une stratégie précise afin d’éviter tout incident. Utiliser les ressources du ministère pour sa campagne est interdit. Son entourage assure à 42mag.fr qu’il s’impose des règles strictes pour séparer clairement ses activités, évitant ainsi tout sujet de discorde, surtout face à un rival qui guette la moindre erreur.
Chaque déplacement de Bruno Retailleau est méticuleusement planifié. Lorsqu’il se rend à un événement en voiture sécurisée de Beauvau, chaque kilomètre conduit pour des activités liées à la campagne est enregistré et pris en compte dans les dépenses de campagne par son équipe. Un exemple concret : lors d’une visite officielle à Valence, le changement de compteur s’opérait dès qu’il bifurquait vers une réunion politique.
Les mesures de son escorte changent selon les circonstances. Quand Bruno Retailleau passe de ses fonctions ministérielles à celles de candidat, la sécurité reste présente, mais le déploiement est réduit : moins de véhicules et pas de motards. Ses équipes se divisent en deux groupes distincts. L’équipe principale soutient le ministre, tandis que l’autre équipe s’occupe du candidat et des événements électoraux. Lors d’un déplacement avec une double casquette – un jour en tant que ministre et un meeting le lendemain – les collaborateurs responsables du ministère restent à l’hôtel pendant que ses équipes de campagne prennent le relais.
« Laurent s’accorde du temps pour les séances photos »
Le camp de Laurent Wauquiez émet des critiques, sous-entendant que cette organisation rigide limite l’engagement total de Bruno Retailleau en tant que candidat. « Laurent Wauquiez organise deux événements publics par jour, six par semaine », déclare un proche à 42mag.fr. « Il participe aux discussions, prend le temps pour les photos, et supervise jusqu’à la fin de l’événement, contrairement à Bruno, dont chaque geste est minuté, avec son agenda et son service de sécurité, ce qui le rend moins accessible. »
Les partisans de Wauquiez pointent également un manque de liberté chez Retailleau. C’est un discours récurrent chez les soutiens de l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes : en tant que ministre, Bruno Retailleau doit respecter un devoir de réserve, et ne peut s’exprimer librement. Cela s’est illustré par son délai d’un jour pour réagir à la condamnation de Marine Le Pen. Retailleau réclame un appel rapide tout en condamnant fermement les menaces contre les magistrats, suivant ainsi la position du Premier ministre.