On évoquait déjà un casse-tête budgétaire pour l’année 2025. La situation pour l’année prochaine semble encore plus complexe. Le ministre chargé des Finances souhaite conserver le but de faire baisser le déficit à 4,6 % du produit intérieur brut d’ici 2026.
Éric Lombard, le ministre des Finances, a admis le dimanche 13 avril que viser un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros dans le budget 2026 représentait un défi « significatif« . Cependant, cet effort est lié à la réduction du déficit, car le gouvernement s’en tient à son plan ambitieux : atteindre un déficit de 5,4% du PIB en 2025, descendre à 4,6% en 2026, et viser autour de 3% d’ici à 2029. Cette stratégie vise à renforcer la confiance de la France sur les marchés financiers. En effet, si la gestion des finances publiques dérape, les créanciers exigeront des taux d’intérêt plus élevés, augmentant ainsi le poids de la dette. C’est pour cette raison que le gouvernement accorde tant d’importance à la diminution du déficit.
Pour parvenir à économiser entre 40 et 50 milliards d’euros dans le budget 2026, l’obstacle reste considérable, surtout dans un contexte économique mondial incertain. Avec les tensions commerciales internationales, un ralentissement de l’activité économique est attendu. Le gouvernement français a d’ailleurs déjà ajusté ses prévisions de croissance à la baisse, à 0,7% cette semaine. Afin de dégager 40 à 50 milliards d’euros, l’État envisage des réductions dans les dépenses des collectivités locales et les dépenses sociales. Une grande conférence sur les finances publiques est prévue pour demain, dans le but de commencer à sensibiliser le public.
Sans augmentation des impôts ?
Le gouvernement affirme son intention de ne pas alourdir la fiscalité des classes moyennes, un engagement qu’il a pris. En revanche, Éric Lombard considère qu’une pression fiscale sur les revenus les plus élevés doit être maintenue. Plus particulièrement, il est favorable à la poursuite de la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), initialement conçue comme une mesure provisoire. Cet impôt est censé générer 2 milliards d’euros en 2025, et l’idée est de s’assurer que les ménages les plus riches — ceux dont les revenus annuels atteignent 500 000 euros pour un couple et 250 000 pour une personne seule — paient au minimum 20% d’impôts, afin de limiter leurs stratégies d’évasion fiscale.
Toutefois, le gouvernement ne prévoit pas, à ce stade, de prolonger l’impôt exceptionnel sur les grandes entreprises, qui a rapporté cette année huit milliards d’euros. En outre, les particuliers pourraient voir certaines niches fiscales diminuer, comme le crédit d’impôt pour les services à la personne.