Lundi, l’Association des maires de France (AMF) a fait savoir qu’elle n’assisterait pas à la réunion concernant les finances publiques prévue pour mardi, à laquelle participe le Premier ministre.
« Chacun doit adopter un comportement responsable », a prévenu Marc Ferracci, le ministre de l’Industrie, ce mardi 15 avril sur les ondes de France Inter, quelques heures avant le début d’une rencontre sur les finances de l’État convoquée par le Premier ministre François Bayrou. Le ministre déplore l’absence de l’Association des maires de France (AMF) à cet événement important qui regroupe ministres, parlementaires, organismes de sécurité sociale ainsi que différentes collectivités locales. Cette conférence, ayant pour but de dresser un état des lieux des finances françaises et de préparer le terrain pour les 40 milliards d’euros d’économies envisagés par le gouvernement, a lieu ce mardi.
L’AMF avait critiqué lundi « une opération de communication ». Toutefois, Marc Ferracci assure qu’il n’y a « aucune intention de dramatiser » la situation. « Il est crucial que tous les acteurs politiques prennent conscience de l’état de nos finances publiques », a-t-il souligné, ajoutant que cela représente « un enjeu de souveraineté », de « protection » et de « maintien de la compétitivité nationale ». Pour atteindre ces objectifs, « il est nécessaire d’agir rapidement, de poser un cadre et de faire en sorte que chacun adhère à cette démarche collective et élabore des solutions conjointement ».
« Diminuer les dépenses »
Le gouvernement a précisé qu’il n’y aurait pas d’annonces concernant les secteurs touchés par les futures réductions budgétaires, cependant « les efforts demandés seront forcément conséquents », a indiqué Marc Ferracci. Il a précisé que « l’État a fourni l’essentiel de l’effort pour le budget 2025 et, à un moment, il faut que tout soit mis sur la table pour garantir un partage équitable des efforts ».
Le ministre privilégie principalement « la diminution des dépenses » afin de « réaliser l’essentiel de l’effort nécessaire ». Il a souligné son attachement à éviter « une approche généralisée de suppression des dépenses sans évaluation de leur efficacité ». Il a fait observer que « certaines dépenses économiques et sociales ne sont pas efficaces aujourd’hui », mentionnant « les aides aux entreprises, à l’investissement, au logement, ainsi que certaines prestations sociales qui ne remplissent pas leurs objectifs ». « C’est grâce à une évaluation systématique que nous pourrons réduire les dépenses. Bien que 40 milliards d’euros représentent un montant significatif, c’est proportionnel aux 1 600 milliards d’euros de dépenses publiques, donc je suis convaincu qu’il est possible de les trouver. »
La fiscalité des retraités en question
D’autres mesures potentielles sont envisagées, notamment la suppression d’un abattement fiscal pour les retraités, qui « constitue une piste crédible », selon Marc Ferracci. Cet abattement fiscal de 10% est accordé à tous les retraités. Il « coûte environ 4 à 5 milliards d’euros » et repose sur l’idée d’un « abattement pour frais professionnels des retraites », d’après le ministre, une interprétation contestée par la majorité des syndicats, qui parlent plutôt d’un abattement accordé « par souci d’équité ». « Dans la situation actuelle, sans prendre de mesures fortes et ayant un impact significatif sur nos finances publiques, nous ne pourrons pas nous en sortir. Par conséquent, toutes les options doivent être envisagées, et ce qui était intouchable hier ne doit pas l’être demain », souligne Marc Ferracci.