Vendredi, les militants écologistes débutent leur congrès par l’élection de leur nouveau secrétaire national.
Les écologistes se prononcent jusqu’à midi ce vendredi 18 avril pour désigner leur nouveau secrétaire national, marquant ainsi le début de leur congrès. Marine Tondelier, candidate à sa propre succession, affronte trois autres prétendants : Karima Delli, Florentin Letissier et Harmonie Lecerf-Meunier. En poste depuis deux ans et demi, la représentante du Pas-de-Calais est la candidate largement favorite dans cette élection. Bien que faisant face à quelques critiques, elle a su apposer rapidement sa vision et son empreinte sur le parti.
« Elle a permis d’améliorer notre image plus que jamais depuis 25 ans », affirme l’ancien secrétaire national des Verts, David Cormand, qui considère Marine Tondelier comme une « incarnation forte ». Selon le député Charles Fournier, l’un de ses partisans, elle a apporté une « autorité » notable à la tête des Verts : « On nous a longtemps raillés pour notre tendance à exposer nos débats internes, mais nous avons besoin de stabilité. Cette stabilité ne doit pas compromettre notre démocratie interne, il est important de ne pas confondre ‘faire autorité’ avec ‘autoritarisme’. »
Le visage emblématique des écologistes, reconnaissable à sa veste verte devenue iconique, s’est affirmé après la dissolution, jouant un rôle de lien entre insoumis et socialistes en préparation du futur NFP. Ses actions ont porté leurs fruits : 7 000 nouveaux membres ont rejoint, dont 2 800 ont moins de 25 ans. À son actif également, l’achat d’un nouveau siège et une réforme des statuts internes approuvée à 75 %.
« L’importance de l’image médiatique ne garantit pas le succès électoral »
Malgré ces succès, la méthode de Marine Tondelier suscite des mécontentements en interne. Des voix s’élèvent pour l’accuser de chercher à contrôler le parti. Harmonie Lecerf-Meunier, l’une de ses rivales au Congrès et proche de Sandrine Rousseau, exprime ses frustrations : « Nous n’avons pas reçu de financement pour notre campagne, pas eu accès à une liste de diffusion, et aucune rencontre régionale n’a été organisée… Il est possible que la direction actuelle ait trop confiance en sa capacité à dominer la gauche. »
L’adjointe au maire de Bordeaux renchérit : « L’importance de l’image médiatique ne garantit pas le succès électoral ». Pour réussir, il faut convaincre au-delà de sa base, affirme Florentin Letissier, un autre candidat : « Marine Tondelier représente ce que les écologistes sont depuis longtemps, préférés par le public mais manquant de crédibilité. Il est crucial d’être clair sur l’Europe, l’état de droit, et la République, au-delà des questions écologiques pour lesquelles nous sommes connus. »
« Atteindre tous les citoyens français »
Ces critiques, 42mag.fr les a présentées à Marine Tondelier, qui les minimise : « Je remarque qu’il y a peu de critiques sur notre bilan collectif, donc il doit être positif. » Elle reste néanmoins consciente du chemin à parcourir : « L’écologie concerne tous les territoires : des zones rurales aux quartiers populaires, en passant par les grandes villes. Nous avons réussi à nous introduire de façon positive dans les discussions familiales en France, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Nous commençons vraiment à faire de la politique car nous sortons du cercle des initiés pour atteindre les Français. Et je veux que cela continue. »
« Le travail reste immense », déclare un soutien qui espère « l’unité » au terme de ce congrès. Les résultats du premier tour seront annoncés samedi à 18h. Si Marine Tondelier ne remporte pas la majorité, un second tour aura lieu le week-end suivant.