Ambdilwahedou Soumaïla, qui occupe la fonction de maire à Mamoudzou, a participé à une émission sur 42mag.fr ce lundi. Cette intervention a eu lieu peu de temps après l’arrivée d’Emmanuel Macron à Mayotte, survenue quatre mois après le passage du cyclone Chido.
Près de quatre mois se sont écoulés depuis que le cyclone Chido a dévasté Mayotte, et ce lundi 21 avril, le président Emmanuel Macron, accompagné de sa femme Brigitte, s’est rendu sur l’île. L’un de ses objectifs principaux est de rencontrer les représentants locaux pour discuter de la situation. « Je suis ici pour évaluer ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas assez bien, et pour impulser une dynamique nouvelle », a-t-il déclaré dès son arrivée sur place. À la suite de ces propos, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a exprimé son espoir que « le départ du président soit suivi de mesures concrètes par les représentants de l’État, les services présents localement », lors d’un entretien avec 42mag.fr.
Il poursuit en soulignant que « le véritable enjeu réside là », expliquant que même si le président se déplace, accompagné par le Premier ministre lors d’une précédente visite, et que de nombreuses promesses ont été faites, « à ce jour, quatre mois après, pas un seul euro n’a été alloué aux collectivités de Mayotte, même pas pour l’achat de riz. Pensez-vous qu’il soit juste que, quatre mois plus tard, ces collectivités soient encore laissées à elles-mêmes pour gérer les services publics ? »
« Les habitants continuent de nous solliciter pour des bâches lors des pluies »
À l’approche du quatrième mois après le cyclone, la situation reste critique selon le maire de Mamoudzou. Bien que les « 18 000 élèves » aient pu reprendre l’école dans des conditions difficiles et que « près de 90% des établissements scolaires soient de nouveau en service », les infrastructures publiques restent gravement touchées. « Sur Mamoudzou, seulement 40% de l’éclairage public fonctionne », note-t-il, mentionnant que dans « certaines zones », l’obscurité favorise encore « l’insécurité » et que « les agressions persistent ». En outre, « les trois commissariats municipaux que compte Mamoudzou ne sont toujours pas opérationnels », précise-t-il.
Ambdilwahedou Soumaïla ajoute que « nombre de résidents continuent de solliciter des bâches lorsqu’il pleut », ce qui signifie concrètement que « jusqu’à ce jour, presque personne n’a réussi à réparer ne serait-ce que le toit de leur habitation pour empêcher les infiltrations d’eau ».