Lundi, le Parlement a validé la proposition de loi visant à élargir l’application du scrutin paritaire de liste aux élections municipales, y compris pour les communes comptant moins de 1 000 résidents.
« Il y a une limite au cynisme en politique », déclare, mardi 8 avril sur 42mag.fr, un député de la Droite Républicaine, après que le Parlement a approuvé, lors d’une session animée, une proposition de loi visant à étendre le scrutin de liste paritaire aux communes comptant moins de 1 000 habitants pour les élections municipales. Cette mesure sera applicable dès le prochain scrutin, prévu en mars 2026. C’est précisément la date d’application qui a provoqué de vifs débats dans l’hémicycle.
Au départ, grâce à des amendements similaires proposés par la droite et les communistes, la mise en œuvre de la mesure avait été repoussée à 2032, votée à une voix de différence. Le gouvernement demanda alors une seconde délibération pour revenir à la proposition originale prônant sa mise en place en 2026. Les communistes, après s’être opposés initialement à un changement de réglementation si proche des élections municipales, changèrent finalement de position lors de cette deuxième délibération. Cette volte-face suscita la colère des députés du Rassemblement national et des Républicains, opposés au projet.
« Les conséquences se feront sentir »
Un élu des Républicains s’indigne mardi auprès de 42mag.fr, dénonçant une « manœuvre dégoûtante ». Un autre député du même bord estime pour sa part que « il serait temps que le Premier ministre rétablisse l’ordre. S’il souhaite dissoudre sa majorité, il ne pourrait pas mieux s’y prendre ». François Bayrou a abordé le sujet mardi matin, lors du petit-déjeuner hebdomadaire avec les chefs de groupe parlementaire, auquel Laurent Wauquiez était absent. François Bayrou a précisé, selon 42mag.fr, qu’il est courant d’organiser des secondes délibérations et que cela permet de vérifier les décisions, surtout lorsqu’elles se jouent à une voix près. Il a souligné qu’il ne fallait pas dramatiser la situation. Pourtant, lors de la séance de lundi, le député LR Pierre Cordier a affirmé que « les répercussions seront durables ». « Il existait un bloc central. Désormais, une nouvelle phase s’ouvre », a-t-il déclaré en fin de soirée.
Un conseiller de l’exécutif exprime également sa surprise, d’après 42mag.fr, « face à la mobilisation des LR contre la parité, alors qu’il y a d’autres enjeux tels que le budget ou le trafic de drogue. C’est vraiment étrange. Nous avons des droits de douane, un conflit à nos portes en Europe, et ils choisissent de se concentrer en nombre un lundi pour contester la parité, c’est incompréhensible. C’est désolant. La mesure avait été adoptée sans difficulté au Sénat. Les Républicains ne sont pas à l’aise avec les valeurs communes. Hier, ils ont semblé vouloir expier leurs erreurs. Et Horizons, subitement, prône l’immobilisme. Les Républicains se sont discrédités hier. Laurent Wauquiez, quant à lui, tend régulièrement des pièges politiques ».