L’assemblée prévue avec l’ancien chef du gouvernement est planifiée depuis le mois de février, cependant, la récente condamnation de Marine Le Pen modifie la situation.
Une bataille de rassemblements en perspective électorale ?
La journée du dimanche 6 avril à Paris pourrait ressembler à une véritable campagne électorale avec pour point d’orgue deux rassemblements politiques majeurs. D’une part, une manifestation en soutien à Marine Le Pen, que Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN), qualifie de « non agressive ». D’autre part, Gabriel Attal, ancien Premier ministre devenu leader du parti Renaissance, organise une réunion de ses partisans au cœur de la cité du cinéma à Saint-Denis au même moment. Initialement planifié depuis un certain temps, cet événement s’inscrit désormais dans un contexte amplifié par l’actualité. Chaque parti évalue ses appuis respectifs.
Le mouvement lancé par Emmanuel Macron ajuste même ses préparatifs pour capitaliser sur cette dynamique, voyant déjà dans cet affrontement un goût de l’élection présidentielle à venir. L’équipe de Gabriel Attal ne cache pas son ambition de jouer un rôle significatif. Bien que la réunion ait été prévue dès février, l’annonce du rassemblement du RN lui offre une nouvelle portée : c’est l’opportunité parfaite pour assumer une confrontation directe. Le nombre précis des participants est gardé confidentiel, mais on parle déjà de « plus de 7 000 » selon les chiffres internes de Renaissance. Ces derniers mois, le parti présidentiel était perçu comme en déclin. À l’approche du meeting, ils s’efforcent d’activer leur base : appels téléphoniques aux membres, organisation de transports, tout est mis en œuvre pour remplir la salle et montrer une image de force.
L’organisation a dû commander des sièges supplémentaires depuis le début de la semaine et des nouvelles affiches ont été créées. Sur ces dernières, on voit Gabriel Attal derrière un pupitre, entouré de drapeaux tricolores, affichant le slogan : « Pour la démocratie et nos valeurs » en lettres majuscules. Prévoyant de prendre la parole à 15h30, en simultané avec Marine Le Pen, l’ancien Premier ministre fait un pari audacieux. Un proche de son équipe affirme : « Le message résonnera d’autant plus fort face à ce qui se passe place Vauban, lieu du rassemblement du RN. »
Réactiver l’opposition « nous contre Le Pen »
Le discours reste le même : défendre l’indépendance de la justice et résister aux ténors qui menacent la démocratie. À cela s’ajoute la question : « Souhaitons-nous que la France devienne une réplique de l’Amérique de Donald Trump ? » L’analogie entre le parti de Marine Le Pen et l’administration Trump est faite par un collaborateur de Gabriel Attal : « Les mêmes tactiques, les mêmes accusations, les mêmes intentions présumées ». Ce discours semble sortir des campagnes victorieuses d’Emmanuel Macron.
L’objectif est de réactiver cette opposition pour mieux asseoir la confrontation en vue de 2027. Un proche assure : « Il va inaugurer une nouvelle voie ». En d’autres termes, Gabriel Attal saisit cette chance pour revenir au premier plan et redorer son blason. Après avoir traversé une période difficile suite à la dissolution qui le contraint à quitter Matignon plutôt que prévu, il a une nouvelle carte à jouer. L’équipe de Gabriel Attal affirme : « Les rumeurs sur la fin de sa carrière sont infondées, Gabriel Attal a encore beaucoup à partager avec les Français, une relation unique à construire. » Ce week-end pourrait être l’heure de se distinguer et de renforcer sa position.