Lundi soir, le ministre de l’Intérieur a suggéré que les détenus contribuent financièrement aux coûts de leur incarcération, en réponse à la surpopulation carcérale qui atteint des niveaux sans précédent en France.
Une situation inacceptable selon la contrôleure générale
« Quand vous vous rendez dans un lieu où le taux d’occupation atteint 250%, envahi par la vermine, pensez-vous qu’une contribution soit justifiée ? » s’interroge Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, dans une déclaration faite le mardi 29 avril à 42mag.fr. Cette réaction suit l’annonce de Gérald Darmanin, ministre de la Justice, qui a exprimé son désir de faire contribuer financièrement les détenus aux frais de leur incarcération.
Un projet controversé
« Il ne s’agit pas de demander aux détenus de couvrir les quatre milliards eux-mêmes, évidemment, mais de participer aux frais, au service public de la justice », a expliqué le garde des Sceaux sur TF1, après avoir adressé un courrier aux agents de l’administration pénitentiaire. Cette déclaration est intervenue après l’arrestation de 25 personnes suite aux récentes émeutes dans les prisons.
Des conditions de détention alarmantes
Dominique Simonnot s’étonne : « Je ne sais pas si vous êtes au courant des conditions de détention en France ». Elle décrit ensuite les cellules : « Imaginons trois personnes entassées dans une cellule de 9 m². Les murs sont infestés de punaises qui piquent, des cafards se déplacent partout, sans oublier les rats… »
Un problème de surpopulation carcérale
Les prisons françaises font face à une surpopulation continue. À compter du 1er mars, un niveau record a été atteint avec 82 152 personnes incarcérées pour 62 539 places disponibles, soit une densité de 131,7%, selon les données fournies par le ministère de la Justice.