Pendant que les syndicats sont réunis pour débattre de cette question en conclave, les partisans de Macron s’efforcent depuis un moment de clarifier leur position à ce sujet.
La retraite par épargne : une idée de plus en plus acceptée
La notion de retraite par épargne n’est plus aussi taboue qu’autrefois, y compris au sein de formations politiques qui n’y étaient pas poussées il y a quelques années, à l’instar du parti au pouvoir. La droite soutient depuis longtemps ce mécanisme, souvent critiqué pour son caractère inéquitable, car il permet de mettre de côté pour sa propre retraite plutôt que de contribuer au financement des pensions des générations précédentes. Désormais, Renaissance s’y penche sérieusement, avec des groupes de travail dédiés au sein du parti et à l’Assemblée nationale, parallèlement aux négociations avec les organisations syndicales.
Depuis trois mois, des représentants du groupe macroniste, sous la direction de Stéphanie Rist, ancienne rapporteuse de la réforme des retraites, se sont engagés dans des consultations avec des experts économiques afin d’établir une position commune. Les propositions seront soumises à l’ensemble des députés à partir du 6 mai, selon une source au Parlement relayée par 42mag.fr. « Nous sommes enfin prêts à aborder ce sujet », confie un parlementaire, évoquant une prise de conscience chez ses pairs face aux défis démographiques actuels, qui rendent, selon lui, le système actuel basé sur la répartition difficilement soutenable sans ajuster l’âge de départ à la retraite.
Définir un cadre pour la retraite par épargne
Il reste à tracer les lignes directrices de cette épargne qui viendrait compléter le système traditionnel de répartition. Comment effectuer la transition entre ces deux approches sans pénaliser certaines générations ? Et à partir de quel âge mettre en place cette nouvelle méthode ? Les élus macronistes souhaitent aborder ce sujet sans devancer les conclusions des discussions syndicales. Ils cherchent surtout à être préparés, en cas d’entente, pour apporter leur concours à tout projet de loi éventuel, mais aussi en vue de la campagne électorale de 2027. C’est l’objectif actuel du parti Renaissance, qui pourrait aboutir le mois prochain à une proposition concrète. Les membres du parti envisagent même de renommer cette approche. « Le terme capitalisation inquiète le public, pourquoi pas l’appeler ‘retraite par investissement' », suggère un membre influent de Renaissance. L’objectif est de préparer dès maintenant un pilier central pour le programme du futur candidat, en créant « un dispositif prêt à l’emploi ».