Cette semaine, une essayiste critique le manque de respect envers les beaufs.
Le livre de Rose Lamy explore la notion de « beauf », un terme qu’elle s’approprie fièrement, tout en exprimant sa colère.
Une violence envers les classes populaires
Rose Lamy, connue pour son compte Instagram Préparez_vous_pour_la_bagarre, où elle critique le sexisme dans les médias, a connu une transition de travailleuse en intérim avec des fins de mois difficiles à auteure à succès. Elle ressent encore aujourd’hui le « mépris social » à l’égard des beaufs, ces personnes perçues comme étant marquées par « l’inculture et le mauvais goût ». Elle critique un système de pensée et de domination, soulignant que, tout comme les plaisanteries sexistes nuisent aux femmes, les railleries dirigées contre les beaufs alimentent la violence envers les classes populaires.
Un mépris exprimé de diverses manières
Grandissant près de Bourges, Rose Lamy se remémore ses années au collège où elle a découvert qu’elle vivait dans la « diagonale du vide ». Au lycée, elle était la seule à ignorer l’existence de Sciences-Po, et lors d’une soirée étudiante, elle s’est retrouvée à chanter passionnément du Joe Dassin, réalisant alors que ses camarades se moquaient du chanteur. Les plaisirs des beaufs se transforment en « plaisirs coupables » pour d’autres. Elle s’interroge : « De quoi suis-je coupable? » ressentant un jugement pour ne pas avoir eu accès au même bagage culturel que les élites parisiennes. Être beauf, c’est percevoir qu’il y a ceux qui « méritent le respect et la dignité » et ceux qui « ne devraient simplement pas exister ».
Une gauche déconnectée des beaufs
Rose Lamy observe une « déconnexion entre les élites et les beaufs », citant particulièrement la gauche politique qui cherche à renouer avec le peuple sans réaliser qu’elle est souvent un « entre-soi bourgeois et diplômé ». Lorsqu’ils critiquent Jordan Bardella en se moquant de son niveau intellectuel, elle ressent cette attaque comme dirigée aussi contre elle, bien qu’elle s’oppose au RN. Elle alerte ses lecteurs : avant de traiter quelqu’un de « beauf », il faut réfléchir à la « force destructrice » de ce mot.