Le chef d’État des États-Unis a exprimé son opinion sur le verdict concernant la dirigeante du groupe parlementaire du Rassemblement National, qu’il considère être la cible d’une « chasse aux sorcières ».
Un appui embarrassant ? Pour la deuxième fois depuis lundi, Donald Trump exprime son soutien envers Marine Le Pen, condamnée pour l’affaire concernant les eurodéputés du FN. Sur sa plateforme Truth Social, dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 avril, l’ancien président américain critique ce qu’il appelle une « chasse aux sorcières » contre la dirigeante des députés du Rassemblement national. Cette prise de position induit une gêne palpable au sein du parti français.
Pour la grande majorité des membres, les représentants du Rassemblement national restent silencieux. Sur les réseaux sociaux, où le RN est pourtant habituellement actif depuis lundi, le message de Donald Trump n’a pas encore été relayé. Ils sont rares ceux qui acceptent de commenter ce nouvel appui de la part de l’ancien président américain, surtout en pleine période de tensions commerciales avec les États-Unis. « Que voulez-vous que je vous dise… » soupire un député européen, de retour de Strasbourg après une session plénière du Parlement, « nous savons pertinemment que ce genre de déclarations pourrait se retourner contre nous. »
Parmi eux, certains ne voient pas de problème à cet appui. « Il s’agit tout de même de l’ancien président de la première puissance mondiale », fait remarquer un parlementaire influent. « Quand Barack Obama a affiché son soutien à Emmanuel Macron en 2017, cela n’a dérangé personne. »
Des soutiens provenant principalement de l’extrême droite et de régimes autoritaires à l’international
Depuis la condamnation de Marine Le Pen, les soutiens étrangers proviennent essentiellement de l’extrême droite ou de régimes autoritaires. Le premier soutien a été exprimé par le Kremlin, dénonçant, avant même la conclusion du jugement lundi, une violation des « normes démocratiques » par la France. Quelques minutes plus tard, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a écrit sur X « Je suis Marine ! » Santiago Abascal, leader du parti espagnol Vox, disait quant à lui être convaincu que « le système judiciaire français ne fera pas taire la voix du peuple français. » Et désormais, on peut ajouter le soutien de Donald Trump.
Face à ces appuis, un député du RN admet : « Cela ne nous sera peut-être pas d’une grande aide, mais nous n’avons rien demandé à personne. » Cependant, le parti a activement sollicité des représentants de l’extrême droite européenne pour qu’ils enregistrent des messages vidéo destinés à être diffusés dimanche, lors d’un rassemblement de soutien à Marine Le Pen.