Des engins missiles ont été lancés sur la capitale ukrainienne, Kiev, au cours de la nuit. D’après les responsables ukrainiens, il y a eu au minimum neuf morts et 63 personnes ont été blessées. La situation reste tendue puisque aucun accord de cessez-le-feu n’a été établi. Le président des États-Unis a également critiqué le président ukrainien, l’accusant d’entraver le processus de négociations.
Ce mercredi 23 avril au soir, le président américain a exprimé une opinion lourde de conséquences sur les réseaux sociaux. Encore une fois, il critique vivement Volodymyr Zelensky, l’accusant d’être trop inflexible et de faire obstacle aux négociations. Selon lui, cette attitude inflexible pourrait faire durer le conflit pendant encore plusieurs années. Il ajoute que « Zelensky pourrait finir par perdre son pays tout entier« .
Ce long message de Donald Trump sur internet rappelle un peu la confrontation qu’il a eue avec le président ukrainien dans le bureau ovale. Il reprend même l’expression : « Zelensky n’est pas maître de la situation ». L’homme politique américain reproche particulièrement à son homologue les « déclarations incendiaires » qu’il tient. Cela renvoie à l’article du Wall Street Journal paru mardi, où Zelensky a réaffirmé sa position ferme concernant la Crimée, une région annexée par la Russie en 2014 et qui, selon lui, doit être restituée à l’Ukraine.
Cette annexion par la Russie n’a jamais été acceptée par Kiev, qui considère que ce territoire lui appartient légitimement. Cependant, du point de vue de Washington, la Crimée fait partie des points à négocier dans le cadre d’un compromis possible. Par exemple, un possible arrêt du conflit par la Russie pourrait amener les États-Unis à reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée. Selon le Financial Times, Moscou propose également ce type d’accord, exigeant en plus que l’Ukraine ne rejoigne pas l’OTAN.
Pour Washington, il s’agit d’un « conflit » et non d’une invasion
Qu’est-ce qui motive cette approche des États-Unis, qui semblent s’aligner davantage sur les positions russes que sur celles de l’Ukraine ? Donald Trump est conscient qu’une date majeure approche : celle des 100 jours de son second mandat à la Maison Blanche, le 30 avril prochain. À cette occasion, les médias établiront un bilan initial, et jusqu’ici il est marqué par l’échec de résoudre la crise ukrainienne en 24 heures, comme il l’avait promis. Pour mieux discerner les raisons derrière cette posture, il faut se tourner vers Steve Witkoff, l’homme chargé par Trump des négociations. Ancien avocat et confident du président, il joue un rôle crucial.
Dans un entretien récent, Steve Witkoff explique la perspective que Donald Trump a au sujet de ce qu’il appelle la guerre « russo-ukrainienne ». Les mots employés ont leur importance; ce n’est pas une « invasion russe » mais un conflit entre la Russie et l’Ukraine. Cela sous-entend une responsabilité partagée entre voisins. Selon Witkoff, les territoires contrôlés par la Russie, surtout le Donbass, sont habités par des populations russophones, légitimant, selon lui, les actions de Moscou pour les revendiquer. Dans cette optique, Zelensky est perçu, dans le meilleur des cas, comme une personne difficile avec qui il faut négocier, ou, au pire, comme un obstacle à surmonter.