L’acteur a aussi évoqué le moment où il a incarné le rôle de l’abbé Pierre, peu de temps avant que des informations soient divulguées concernant le religieux.
À l’occasion de la sortie du long métrage Le Mélange des genres, qui aborde la thématique de la masculinité, Benjamin Lavernhe a déclaré le mardi 8 avril sur France Inter que les nombreux récits de violences sexistes et sexuelles dans le secteur du cinéma sont particulièrement effrayants. « Nous sommes saisis par la peur », a-t-il confié. Le mercredi suivant, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale s’apprête à publier un rapport très attendu portant sur les violences dans le milieu culturel. Durant les mois précédents, cette commission a mis en lumière de multiples témoignages d’actrices ayant subi des humiliations et des agressions dans le cadre de leur carrière. Ces récits viennent s’ajouter à d’autres accusations visant notamment Gérard Depardieu et des réalisateurs tels que Jacques Doillon, Benoît Jacquot, et Christophe Ruggia.
Dans Le Mélange des genres, le cinéaste Michel Leclerc « décide de s’emparer de cette question en proposant un inventaire sous forme de comédie », décrit Benjamin Lavernhe. « La comédie ne sert pas à prendre du recul ou à alléger le sujet, mais elle offre une autre manière de sensibiliser le public, car le rire peut apporter du réconfort, soulager, et même libérer », souligne l’acteur. Le film est attendu en salles le 16 avril prochain.
« On se sent idiot »
Au micro de France Inter, Benjamin Lavernhe est également revenu sur son interprétation dans le biopic L’abbé Pierre : Une vie de combats, sorti à la fin de 2023, juste avant que ne surgissent les premières accusations d’agressions sexuelles et de viols envers la figure religieuse. Suite à ces révélations, « c’est comme si le ciel nous tombait dessus », raconte-t-il. « Je pense surtout au réalisateur qui a consacré cinq ans à ce projet », alors que « nul ne l’a averti que ce sujet pouvait être délicat, alors que certains étaient au courant des faits », ajoute le comédien.
« On se sent idiot, on a l’impression d’avoir complètement ignoré une facette du personnage, son côté obscur », déplore Benjamin Lavernhe. « Nous sommes tombés de haut et avons ressenti du dégoût et une immense trahison. » Ce film demeure « le témoignage d’une époque, d’une perception que nous avions de cet homme, en montrant également tout le bien qu’il a pu accomplir », mais le projet semble désormais « un peu naïf », estime l’acteur.