Mercredi, le Premier ministre a été entendu par la commission d’enquête parlementaire consacrée à la violence en milieu scolaire. C’était une étape pour laquelle il s’était longuement préparé.
Interrogation intense de François Bayrou
François Bayrou a été longuement entendu par la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, se prêtant pendant cinq heures et demie aux questions des députés au sujet de l’affaire Notre-Dame-de-Bétharram, ce mercredi 14 mai. Connaissant bien l’adage qui dit que la meilleure défense est l’attaque, le Premier ministre s’en est inspiré. Oublié le ton désinvolte de ses premières interventions devant l’Assemblée et ses déclarations spontanées mais confuses qui avaient nourri la suspicion.
Préparant cette audition depuis trois semaines, Bayrou est arrivé bien armé : une quantité impressionnante de dossiers, de documents et d’articles à l’appui. Il s’est appuyé sur ces ressources pour clarifier des faits, des dates, et des déclarations, et a vigoureusement contesté certains témoignages, remettant en question des comptes rendus, et réfutant toute influence sur la procédure judiciaire en cours.
Affrontement avec le co-rapporteur Paul Vannier
Le Premier ministre a surtout dirigé ses efforts contre l’un des co-rapporteurs, le député de la France Insoumise, Paul Vannier, proche de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier avait, depuis l’Assemblée le 11 février, accusé Bayrou de « protéger des pédocriminels pendant trente ans« . Ces déclarations ont conduit les Insoumis à exiger sa démission. L’audition s’est transformée en un duel direct entre les deux hommes, marqué par une tension palpable.
À plusieurs reprises, François Bayrou a condamné ce qu’il a appelé des « méthodes malhonnêtes et déformantes« . Paul Vannier, avec une rigueur obsessionnelle, s’efforçait de replacer et commenter les paroles de Bayrou pour mettre à jour des incohérences. Le député n’a cessé de revenir à la charge, avec un souci du détail presque maniaque : la nature exacte de ses échanges avec le juge Mirande il y a 28 ans, ou l’incident de la gifle lors de la campagne de 2002, évoqué comme révélateur de sa méthode éducative. Ce qui risquait de transformer la commission en un procès.
Focus sur la figure du Premier ministre
Au final, cette audition pourrait avoir été bénéfique pour François Bayrou, lui permettant d’expliquer en profondeur cette affaire. Les questions subsistent, toutefois, et l’opposition ne relâchera pas la pression. Pour le Parlement, cet exercice a été une démonstration de la transparence démocratique, avec les députés en quête de réponses et le Premier ministre à leur disposition.
Néanmoins, pour les centaines de victimes de Notre-Dame-de-Bétharram et au-delà, l’intérêt est discutable. Les échanges ont principalement tourné autour des connaissances de François Bayrou, au détriment du sujet principal : « la supervision étatique et la prévention des violences dans les écoles« , qui était pourtant l’objet initial des travaux de la commission.