Le texte, bien qu’il n’ait pas de force contraignante, a été approuvé avec 307 voix pour et 28 contre. La plupart des députés du parti communiste se sont abstenus, tandis que ceux du groupe des insoumis ont voté en opposition.
Pour : 307 voix. Contre : 28. Abstentions : 4. Mardi 6 mai, l’Assemblée nationale a largement approuvé la résolution demandant la « libération immédiate et sans conditions » de Boualem Sansal. Cet écrivain franco-algérien, âgé de 80 ans, est détenu depuis la mi-novembre dans une prison à Alger.
Bien que le texte n’ait pas de pouvoir contraignant, il « reflète l’engagement de la France et de sa représentation nationale », a affirmé le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad. Cette résolution n’est « ni un geste de défiance, ni une provocation », mais plutôt « un appel à l’humanité », a expliqué la députée macroniste Constance Le Grip, rapporteure du texte.
Néanmoins, ce texte, qui insiste aussi sur le respect des « engagements internationaux en matière de droits humains » et prône une « collaboration accrue » entre l’Algérie, la France et, plus largement, l’Europe, a parfois suscité des réticences chez l’opposition. Plusieurs députés de gauche ont critiqué certaines formulations jugées trop agressives et ont proposé de s’en tenir à demander la libération de l’écrivain.
« La France insoumise critique l’utilisation de Boualem Sansal pour les relations avec l’Algérie »
Les socialistes et écologistes ont néanmoins soutenu cette initiative. Les députés communistes se sont majoritairement abstenus, tandis que les Insoumis ont voté contre. Plusieurs membres de LFI ont reproché au texte de remettre « en péril la poursuite de tout partenariat entre l’Algérie, la France et l’Europe », risquant de compromettre « toutes les possibilités d’obtenir la libération de Boualem Sansal » et de « alimenter la surenchère médiatique et politique ». « Ce texte utilise Boualem Sansal pour régler des comptes avec l’Algérie », a regretté notamment Éric Coquerel, député LFI.
D’autres groupes parlementaires ont voté en faveur du texte, y compris l’alliance RN-ciottistes, malgré le rejet de leurs propositions visant à suspendre les financements à l’Algérie et l’attribution de visas.