Lors d’un débat pendant les élections législatives de juillet 2024, l’élu avait exprimé des déclarations discriminatoires à l’encontre des « Maghrébins », affirmant qu’ils ne « devraient pas se trouver dans les positions élevées ».
Le parlementaire Daniel Grenon, anciennement affilié au Rassemblement National, représentant la première circonscription de l’Yonne, a été condamné le vendredi 2 mai pour des propos racistes tenus en juillet 2024 lors d’un débat électoral. C’est le tribunal correctionnel de Sens qui a rendu cette décision, tel que le rapporte le média « ici Auxerre » (anciennement France Bleu). Monsieur Grenon doit régler une somme supérieure à 11 000 euros, répartie entre amendes et dommages et intérêts.
L’élu s’était présenté devant la cour le 17 avril pour répondre de charges d’insulte publique ainsi que de provocation à la discrimination. Au cours d’un débat organisé par L’Yonne Républicaine, il avait prononcé : « Des Maghrébins ont accédé à des postes de pouvoir, ministériels entre autres ; ces personnes n’ont pas leur place dans les hautes sphères. » Bien que ces déclarations ne l’aient pas empêché de décrocher un poste de député, elles ont conduit à son exclusion du Rassemblement National en octobre 2024, seulement quatre mois après son élection.
Une victoire pour les associations de lutte contre le racisme
Ni Daniel Grenon, ni son avocat n’ont assisté à l’audience ce vendredi. Le ministère public avait initialement proposé une amende de 1 500 euros. Toutefois, le tribunal a tranché pour une amende plus sévère, s’élevant à 3 000 euros.
Trois associations œuvrant contre le racisme, le MRAP 89, la Licra, et la Ligue des Droits de l’Homme, se sont constituées parties civiles. Le tribunal a jugé valables leurs requêtes et a condamné Daniel Grenon à verser à chacune d’elles 1 500 euros pour le préjudice moral subi, ainsi que 1 200 euros pour les frais d’avocats. En tout, Daniel Grenon est redevable de 11 100 euros.
« Pour nous, c’est une victoire, » déclare Agnès Cluzel, porte-parole du MRAP 89, au cours d’une interview avec « ici Auxerre ». « Durant le procès, Monsieur Grenon n’a pas exprimé de regrets ; il a même affirmé qu’il croyait profondément à ses propos, allant jusqu’à dire que les magistrats pourraient eux aussi être exclus des hautes sphères s’ils avaient la double nationalité, » continue-t-elle. Cette décision souligne que le racisme constitue un délit, et non une opinion. »