Pour le chorégraphe franco-sénégalais Germaine Acogny, la danse est un médium puissant qui peut rassembler les gens et raconter des histoires convaincantes. Un groupe de jeunes danseurs de la diaspora africaine applique ses techniques dans un projet innovant créé à travers des ateliers à Paris et à Dakar.
Ce groupe de quatre femmes et un homme s’est réunis pour la première partie d’un atelier spécial guidé par Alesandra Seutin, un chorégraphe et professeur d’acogny germaine du Zimbabwe de la danse africaine contemporaine.
Le projet a droit Air de Temps (« Esprit de notre temps »), se référant aux nombreux problèmes sociaux rencontrés sur le continent africain, et en fait le monde, à la fois dans le passé et à nos jours. À travers le mouvement, le groupe transmet des scènes de révolution, de lutte, de protestation, de colère, de joie et d’unité.
« Nous racontons de nombreuses histoires, les histoires de personnes qui marchent pour différentes raisons, qui marchent depuis des années, appelant à un soutien, appelant à l’aide », a déclaré Seutin à 42mag.fr, lors du festival des Africapitales à Paris.
« Actuellement, il y a beaucoup d’événements dans le monde qui appellent à des marches, à la protestation, à l’injustice, à la justice, à la liberté, pour le droit de parler. Il y a de la joie, mais il y a aussi de la rage, et il y a aussi la paix et le calme et la résurrection. »
Le message revient en partie à un message sonore puissant en partie à une bande sonore puissante, développé par Seutin et ses collaborateurs. Il y a des espaces dans l’enregistrement où les danseurs eux-mêmes chantent, chantent, applaudissent et tamponnent leurs pieds.
Les danseurs ont été recrutés à travers une série d’auditions et d’échanges en ligne, Seutin leur demandant de terminer certaines tâches. Outre leurs compétences en danse, Seutin cherchait également comment les danseurs ont révélé leur personnalité et leur capacité à travailler en équipe.
« Le monde a besoin de beauté »
La technique de Germaine Acogny est une fusion des mouvements de danse africains et des influences occidentales, s’inspirant du monde naturel.
La colonne vertébrale est au centre d’un cosmos corporel et entraîne les mouvements, qui alternent entre saccadé et lisse.
« Lorsque vous déménagez, il est vraiment interconnecté avec l’espace. C’est inclusif et c’est aussi collaboratif », explique Seutin. « Vous déplacez la colonne vertébrale et vous déplacez votre torse et vous déplacez votre bassin. Ce n’est pas verrouillé. Il est toujours en mouvement. Il est également accessible à tout le monde en quelque sorte. C’est à différents niveaux. C’est donc ce qui le rend si spécial. »
La technique visionnaire de Germaine Acogny est enseignée dans l’école qu’elle a fondée – L’Ecole des Sables (« School of the Sands »), située dans le toubab Dialew, à 50 kilomètres à l’extérieur de Dakar, au Sénégal.

C’est un endroit où l’expression physique peut remplacer les mots et devenir un véritable langage universel, un concept qui a valu à l’acogny la distinction « la mère de la danse africaine contemporaine ».
L’acogny s’est entraîné à la danse occidentale classique en Europe, mais elle savait que son type de corps ne correspondait pas à ces techniques et elle a donc inventé la sienne.
Elle est fière de l’esprit universel de la danse. Sa motivation depuis le début était de « Uniter Africa par la danse », avec chaque danseur fier de leur propre héritage personnel, mais n’a pas peur d’apprendre des autres.
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« Je veux qu’ils travaillent ensemble en solidarité, surtout dans le contexte du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Le monde a besoin de beauté », a-t-elle déclaré à la France 24, juste avant de donner une masterclass avec des étudiants assistants au festival à Paris.
Depuis son ouverture en 2004, Ecoles Des Sables a formé des centaines de danseurs du monde entier et a tenu des résidences et des masterclasses, ainsi que de construire un répertoire de performance impressionnant de pièces de danse modernes.
‘Mettre leurs espoirs en danse’
Grâce à la tutelle de chorégraphes tels que Alesandra Seutin, la prochaine génération de danseurs prend son envol sous la bannière de Jant-Bi II, le nom de l’organisation d’Acogny.
Seutin, qui divise son temps entre des projets au Sénégal et en Belgique, accompagnera le groupe de jeunes danseurs sur la prochaine étape de leur voyage – un atelier d’un mois à l’école du Sénégal où ils termineront Air de Temps aux côtés d’autres artistes.
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Ils apprendront également des compétences commerciales pour les aider à construire leur future carrière dans les arts du spectacle. C’est un domaine « difficile », selon Acogny, qui salue le « courage » des jeunes danseurs africains qui font leur marque malgré le manque de financement.
« Ils mettent leurs espoirs en danse et c’est extraordinaire », dit Acogny. « Si les jeunes ont confiance en eux-mêmes, ils peuvent changer le monde avec la danse. »