Les exploitants agricoles expriment leur mécontentement. Ils ont annoncé qu’ils organiseront un blocage le lundi 26 mai. Cette action collective se déroule précisément le même jour où l’Assemblée nationale commence à étudier un projet de loi destiné à faciliter leur travail quotidien et à réduire certaines contraintes réglementaires qui pèsent sur eux.
À Poitiers, dans le département de la Vienne, des tas de fumier ont été déposés devant le bureau de Sacha Houllié, député sans inscription politique. Ce geste provient d’agriculteurs mécontents de son refus de soutenir la loi dite « Duplomb ». Comme lui, plusieurs dizaines de parlementaires ont été la cible d’actes d’intimidation. Mais pourquoi cette législation suscite-t-elle tant de crispations, alors même qu’elle est déjà au cœur de controverses politiques ?
Un texte en suspens
Le point clé de cette loi concerne la gestion du stockage de l’eau. Celle-ci instaure « une présomption d’intérêt général pour toutes les retenues d’eau destinées à l’agriculture ». Toutefois, cette disposition a été repoussée lors d’un premier passage en commission. Parmi les concernés, un arboriculteur qui utilise un lac artificiel pour irriguer ses cultures exprime ses craintes. Souhaitant créer un second point de stockage, il redoute un rejet à l’Assemblée nationale. « On nous annonce qu’un certain nombre d’amendements ont été déposés, demandant un moratoire supplémentaire de dix ans concernant le financement des projets, ainsi que davantage d’études, de discussions et de dossiers. Cela est tout simplement inacceptable pour nous », a expliqué Jean-Philippe Banc, arboriculteur.
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