Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau présentent chacun leur vision de ce que la droite pourrait ou devrait devenir. Cependant, sur le plan des idées, il n’y a aucune différence notable entre eux.
Ce week-end, les 17 et 18 mai, les membres du parti Les Républicains vont départager Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. La question au cœur de cette décision est : quelles sont les limites de la droite ? Qui est véritablement de droite et qui est suspecté de ne plus l’être autant qu’avant ?
Pour illustrer cela, Laurent Wauquiez reproche à Bruno Retailleau de vouloir s’allier avec Édouard Philippe pour les élections présidentielles. Une manière d’associer l’idée de trahison pour attirer les militants LR. Même si l’ancien Premier ministre se définit comme « de droite« , pour Wauquiez, il s’apparente presque à un adversaire. Comme preuve, il cite : « Édouard Philippe a encouragé le vote pour le parti communiste lors des législatives« . Il faut noter que cela visait à contrer l’extrême droite. En réponse, Bruno Retailleau a affirmé publiquement le 11 mai que le drapeau LR sera présent lors de la campagne présidentielle de 2027, et chacun des deux candidats ambitionne de le porter.
Quelle alliance pour l’élection présidentielle de 2027 ?
Sur le plan idéologique, ils ne se différencient pas. Leurs discours s’alignent parfaitement sur la sécurité, l’immigration, la réduction des dépenses publiques et la baisse des impôts. Il faut l’œil d’un expert pour discerner des divergences. Ces adversaires fraternellement opposés sont presque inséparables. Laurent Wauquiez, cependant, cherche à se démarquer avec des propositions à la fois extrêmes et originales, telle que la rétention des étrangers sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon. L’enjeu réel est de savoir quel rôle la droite veut jouer à la présidentielle : spectateur ou acteur.
À l’époque de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, l’UMP représentait une large coalition, s’étendant du centre droit à la droite extrême. Aujourd’hui, LR est devenu un sanctuaire pour ceux qui se considèrent les véritables défenseurs de la droite. Conséquence, un candidat LR seul a peu de chances d’atteindre le second tour lors de la présidentielle. Ce risque s’applique aussi, mais dans une moindre mesure, au bloc central soutenant Macron. Seule une coalition entre les deux pourrait éviter une élimination dès le premier tour. Derrière le conflit Wauquiez-Retailleau se cache donc une question cruciale pour 2027 : la droite préfère-t-elle échouer seule ou réussir avec des alliés ?