Selon le député du Rassemblement national représentant la Somme, l’apprentissage de la langue arabe ne doit en aucun cas être associé aux Frères musulmans. Il rejette fermement cette interprétation qu’il qualifie de totalement erronée et sans fondement.
« Certains réseaux religieux se développent, mais cela n’a aucun lien avec l’enseignement de la langue arabe », affirme, le vendredi 23 mai sur 42mag.fr, Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national pour la Somme, en réaction à un rapport rendu public mercredi portant sur les Frères musulmans, qui préconise un renforcement de l’enseignement de l’arabe dans le système éducatif français. L’objectif de cette proposition est d’empêcher que les jeunes apprennent cette langue uniquement dans des écoles coraniques, où ils pourraient être exposés à des idéologies islamistes. Une interprétation jugée « totalement fausse » par le député RN, qui se dit néanmoins « favorable à un développement de l’enseignement de l’arabe, car cette langue est porteuse d’une grande civilisation ».
« Il existe des opportunités commerciales dans les pays du Golfe, cela ouvre de belles perspectives », souligne-t-il. « J’ai personnellement étudié l’arabe au lycée Henri IV », confie-t-il. Toutefois, « nous apprenions l’arabe classique », et pour lui, « ce n’est pas la variété d’arabe que souhaitent utiliser les descendants d’immigrés », puisqu’« il y a peu de jeunes concernés originaires d’Égypte ou de Syrie, où l’arabe parlé est plus proche de la forme classique » . Au Maghreb, les dialectes employés s’éloignent beaucoup de la langue arabe dite littérale, telle qu’elle est enseignée en classe.
À ses yeux, associer l’apprentissage de l’arabe à un risque de radicalisation islamiste revient à une « justification bidon », un « prétexte idéologique », précise-t-il. « La vérité, c’est qu’il existe bien des réseaux religieux qui s’implantent, mais cela ne découle pas de l’enseignement de l’arabe », défend vigoureusement le parlementaire. « Est-ce que le maoïsme s’installe parce que l’on apprend le chinois ? », lance-t-il avec ironie.