La Cour européenne des droits de l’homme a statué que la France n’avait pas protégé les droits de trois adolescentes qui ont déclaré avoir été violées, alors que le pays débat modifiant la façon dont le crime de viol est défini.
Dans sa décision, livrée jeudi, la CEDH a conclu que « les autorités enquêts et les tribunaux nationaux n’avaient pas protégé les requérants, qui s’étaient plaints d’actes de viol et n’avaient été âgés que de 13, 14 et 16 ans aux dates pertinentes, de manière adéquate ».
Les tribunaux français n’avaient pas « pris suffisamment de compte, pour évaluer si les demandeurs avaient été capables de comprendre et de donner leur consentement, des situations particulièrement vulnérables dans lesquelles ils s’étaient retrouvés », a ajouté le tribunal.
Les décisions du tribunal, qui se trouve à Strasbourg, sont contraignantes.
Consentements suspendus en France
Dans l’un des cas, une fille a accusé plusieurs pompiers de l’avoir violée à moins de 15 ans.
La victime – connue dans la presse française sous le nom de « Julie » – est maintenant handicapée de 80% après plusieurs tentatives de suicide.
Le haut tribunal de français pour décider si des agressions sexuelles par pompier à l’âge de 13 ans étaient un viol
Une deuxième victime a accusé deux hommes âgés de 21 et 29 ans de l’avoir violée à l’âge de 14 ans, tandis que la troisième requérante a rapporté qu’une jeune de 18 ans l’avait violée chez elle à l’âge de 16 ans.
Après une longue bataille juridique, un tribunal français en novembre de l’année dernière a infligé deux des pompiers suspendus à des condamnations pour les viols dans la première affaire.
Cette décision est intervenue après que la famille de la victime a déposé une demande auprès de la CEDH.
À l’époque, la mère de Julie, Corinne Leriche, a dit qu’elle était « dévastée ».
Réagissant à la décision de jeudi, Leriche a déclaré: « Aujourd’hui, la CEDH a gravement condamné la France pour son échec à agir dans le cas de Julie, qui a été violée par 20 pompiers de Paris. Nous remercions tous ceux qui ont soutenu Julie dans son formidable combat. Que cette décision soit la dernière. »
Dans les deux autres cas, les défendeurs avaient été acquittés et la procédure a été chutée respectivement au moment de la demande à la CEDH.
Dans les trois cas, « l’État français n’avait pas réussi à remplir son devoir de postuler, dans la pratique, un système de droit pénal capable de punir les actes sexuels non consensuels », a indiqué la CEDH.
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Définition du viol
La France envisage un projet de loi pour inclure une référence claire au manque de consentement dans sa définition du viol.
Les partisans du projet de loi affirment que cela permettra à la loi de mieux tenir les auteurs de rendre compte, mais les opposants disent qu’ils craignent que le changement amène les enquêteurs à se concentrer excessivement sur le comportement de la victime.
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Les lois sur le viol basées sur le consentement existent déjà dans plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suède.
La décision de la CECH intervient après plusieurs cas d’agression sexuelle de haut niveau en France qui ont déclenché une discussion généralisée sur le consentement.
En décembre, un tribunal français a reconnu Dominique Pelicot, 72 ans, coupable de droguer sa gisele alors femme pendant près d’une décennie, donc des étrangers qu’il a recrutés en ligne pouvaient la violer dans son propre lit.
(avec des nouvelles)