Au cours de la quatrième et ultime journée passée sur l’archipel, la responsable des députés du Rassemblement national a été vivement prise à partie par un partisan fidèle, qui lui a vivement reproché de ne pas saisir la véritable nature des événements qui se déroulent sur le terrain.
Marine Le Pen fait face à la colère des partisans du maintien dans la France en Nouvelle-Calédonie. La dirigeante des députés du Rassemblement national achève, ce vendredi 30 mai, une visite de quatre jours au sein de cet ensemble d’îles du Pacifique, qui traverse actuellement une grave crise institutionnelle.
En se rendant à Mont-Dore, un village situé sur Grande Terre où les affrontements qui ont secoué l’archipel l’année précédente ont été les plus intenses, Marine Le Pen souhaitait encourager un climat de calme entre les indépendantistes et les loyalistes. Cependant, la situation a très vite dégénéré, la responsable politique s’étant retrouvée face à des cris d’hostilité de la part d’opposants à la sécession au cours d’une assemblée publique.
Un habitant de Nouvelle-Calédonie s’adresse alors vivement à elle : « Ce qu’ils veulent, c’est nous chasser parce qu’on est blancs », lance-t-il sans détour. « C’est la réalité, vous ne l’avez pas vue, c’est ce que nous avons vécu. Ils ne veulent pas de nous, ni de vous d’ailleurs », ajoute-t-il en élevant la voix. Par « ils », il fait référence aux Kanaks qui avaient dressé des barrages autour de la ville en mai 2024.
Marine Le Pen tente dans un premier temps de calmer le débat. « Je vous entends… », commence-t-elle, mais elle est rapidement interrompue par cet homme qui poursuit son invective : « Là, vous êtes en train de nous faire la morale comme si vous connaissiez la Nouvelle-Calédonie. On voit bien que ce n’est pas le cas. »
« Je ne porte pas la responsabilité »
Les loyalistes reprochent notamment à la députée d’extrême droite de vouloir organiser un quatrième référendum, pouvant remettre en question le rattachement de la Nouvelle-Calédonie à la République française. « Il y a des partisans de l’indépendance, d’autres qui y sont opposés. Comment trouver une solution ?» l’interroge le même homme. Marine Le Pen lui répond fermement : « Monsieur, non, vous ne couperez pas au débat. »
La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale met en cause ceux qui ont dirigé le pays au cours des dernières décennies. « Il y a beaucoup de choses qui me paraissent inacceptables, mais ici, je ne suis pas responsable », affirme-t-elle. « Les accords de Nouméa n’ont pas été signés par moi. Nous étions même contre. » Après près de deux heures d’échanges, Marine Le Pen quitte la salle sous des applaudissements timides, ayant constaté de nouveau les tensions qui demeurent entre les différentes communautés.