L’équipe menée par Mathilde Panot exprime une vive opposition face au coup politique orchestré par les partis de droite ainsi que le centre sur la proposition législative agricole connue sous le nom de loi Duplomb.
« Étant donné que le gouvernement a choisi de s’imposer dans les heures à venir, nous allons déposer une motion de censure à son encontre », avait annoncé Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, sur 42mag.fr le 27 mai. Cette annonce s’est concrétisée vendredi 30 mai, lorsque le groupe LFI a effectivement présenté une motion de censure destinée à condamner « le nouveau coup de force anti-démocratique dont se sont rendus coupables la Macronie, la Droite et le Rassemblement national » au sujet du projet de loi agricole, communément appelé loi Duplomb. Cette motion de censure, toutefois, apparaît comme très improbable à être adoptée, puisque le Rassemblement national, ainsi que le centre et la droite parlementaires, soutiennent cette loi.
🔴📄Le groupe LFI-NFP et des député·es écologistes déposent une motion de censure, conformément à l’article 49 alinéa 2 de la Constitution.
Nous appelons à répondre au « 49-3 parlementaire » et à bloquer la loi Pesticides en censurant le Gouvernement de François Bayrou.
➡️… pic.twitter.com/Sx4uP6Wo7n
— La France Insoumise #NFP à l’Assemblée (@FiAssemblee) May 30, 2025
Lors du vote à l’Assemblée nationale, dans une ambiance tendue, cette proposition avait été repoussée lundi, grâce à une manœuvre stratégique menée par le centre et la droite pour contourner le « mur » d’amendements déposés par les écologistes et les députés de LFI, qui avaient dénoncé cette méthode comme une manière d’éluder le débat parlementaire. Le texte a été rejeté par 274 voix contre et seulement 121 en faveur, lors d’un scrutin très clair. Étonnamment, ce sont les députés favorables à la loi qui ont validé cette « motion de rejet ».
« Il s’agit d’une motion destinée à repousser l’obstruction » pratiquée par les opposants au projet, a expliqué lundi soir la ministre de l’Agriculture sur France 2. En réponse, la gauche a dénoncé un « 49.3 déguisé ». Par ce stratagème, les parlementaires ont directement renvoyé le texte – notamment sa mesure phare autorisant à titre exceptionnel la réintroduction de certains pesticides à base de néonicotinoïdes – à une commission mixte paritaire (CMP). Cette instance, composée de sept députés et sept sénateurs réunis à huis clos, devra s’accorder sur une version commune, en partant du texte déjà adopté par le Sénat.