Le richissime homme d’affaires décline toute présence en personne au sein de l’Assemblée et demande expressément à pouvoir s’exprimer à travers une connexion vidéo.
L’homme d’affaires Pierre-Edouard Stérin a une nouvelle fois refusé de se présenter en personne devant la commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner l’organisation des élections, convoquée à l’Assemblée nationale le mardi 20 mai. Il a demandé à ce que son audition soit réalisée par visioconférence, selon des informations obtenues par France Inter auprès de sources parlementaires.
D’après les renseignements recueillis par France Inter, ce milliardaire, à l’origine d’un projet politique baptisé « Périclès » visant à « éveiller une élite » en mobilisant « l’ensemble des forces de droite », a une nouvelle fois avancé des raisons sécuritaires. En effet, il devait comparaître devant la commission, présidée par le macroniste Thomas Cazenave, ce mardi à 11 heures.
Un second refus consécutif
Ce refus intervient alors que Pierre-Edouard Stérin avait déjà décliné deux convocations antérieures devant cette commission. La dernière fois remontait à mercredi dernier, où il avait évoqué être victime de « menaces de mort » et expliqué que ses agents de sécurité lui avaient déconseillé de se déplacer à l’Assemblée nationale. Il est important de souligner que le fait de ne pas se présenter devant une commission d’enquête est passible de deux ans de prison et d’une amende pouvant atteindre 7 500 euros. Par ailleurs, Arnaud Rérolle, directeur général de Périclès, s’était présenté devant cette même commission le 6 mai.
« Cela fait plus d’un mois que nous tentons de le faire venir, en lui fournissant des garanties précises concernant sa sécurité. Le ministère de l’Intérieur s’est engagé à assurer sa protection. Je m’en suis assuré personnellement ce week-end », a déclaré lundi soir Thomas Cazenave à France Inter, président de la commission d’enquête. Il a ajouté : « Il ne s’agit pas de viser quelqu’un en particulier, mais bien de s’assurer que le projet Périclès respecte les règles encadrant notre vie politique ainsi que son financement ».
« Aucune justification valable »
« La règle pour ces auditions reste la présence physique », a souligné Thomas Cazenave. « Il n’y a aucune raison justifiée pour refuser de venir. Lorsqu’une personne souhaite, comme M. Stérin à travers Périclès, transformer le paysage politique national, préparer des candidats et participer à une campagne électorale, il est normal qu’elle vienne directement dans ce lieu symbolique qu’est l’Assemblée nationale, le cœur même de notre démocratie ».
Âgé de 51 ans, catholique conservateur devenu milliardaire grâce à son groupe de coffrets-cadeaux Smartbox, Pierre-Edouard Stérin a récemment annoncé son intention d’investir environ 150 millions d’euros au cours des dix prochaines années dans diverses initiatives via le fonds d’investissement qu’il pilote, Otium Capital. Son projet « Périclès » – dont le nom fait référence à la figure historique athénienne et forme un acronyme pour « Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes » – a pour ambition principale de « faire émerger une élite » regroupant « toutes les forces de droite ».