Lundi, le ministère de la Transition écologique organise le « Roquelaure de la qualité de l’air » pour discuter des effets de la pollution atmosphérique sur la santé. Celle-ci est liée à environ 40 000 décès chaque année.
Le « Roquelaure de la qualité de l’air » débute le lundi 12 mai. Ces réunions, portant le nom de l’hôtel particulier accueillant le ministère de la Transition écologique, ont pour but de rassembler les responsables des zones urbaines les plus polluées pour discuter des effets de la pollution de l’air sur la santé et trouver des remèdes. Les particules fines, en s’infiltrant profondément dans le système respiratoire ou circulatoire, peuvent être à l’origine de l’asthme, de maladies respiratoires ou augmenter le risque d’accidents vasculaires cérébraux.
Selon Santé publique France, l’exposition continue aux particules fines et à la pollution atmosphérique est à l’origine de 40 000 décès prématurés annuellement en France, et contribue à 12 à 20% des nouveaux cas de maladies respiratoires chez les enfants. De plus, la pollution, en causant des inflammations, peut également altérer les capacités cognitives et la concentration.
Seulement 3% de la population non impactée
Les particules fines, l’ozone et le dioxyde d’azote constituent les trois principaux polluants atmosphériques préoccupants. Ils émanent principalement des transports routiers, mais aussi de l’industrie ou du chauffage au bois. À ces émissions directes s’ajoute parfois une pollution à l’ozone, résultant de la transformation, sous l’effet du soleil, de ces composés polluants d’origine humaine.
En une décennie, la situation s’est nettement améliorée, mais la France reste l’un des six pays dépassant encore les seuils européens recommandés pour la santé pour ces trois polluants. Augustin Colette, chercheur à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, indique que seulement 3% de la population française réside dans une zone où l’air est considéré comme totalement sain.
Le gouvernement insiste sur l’importance des ZFE
Alors, comment améliorer la qualité de l’air ? Certaines actions ont déjà montré leur efficacité, telles que la réduction des émissions liées au chauffage au bois et celles des industries, ou encore la diminution de la pollution automobile en ville par le développement des transports en commun, des pistes cyclables, et l’utilisation de véhicules moins polluants. Le gouvernement souhaite souligner l’importance des zones à faibles émissions (ZFE), un outil parmi d’autres en matière de santé publique.
Le futur des ZFE a récemment été débattu à l’Assemblée nationale. En mars, une commission a voté pour leur suppression malgré l’opposition du gouvernement, qui envisage désormais de les rendre obligatoires uniquement pour les agglomérations de Paris et Lyon, en raison de leur dépassement continu des seuils réglementaires de pollution. Les 40 autres agglomérations concernées initialement par la mise en place d’une ZFE auront la possibilité de choisir d’instaurer des restrictions de manière volontaire.