Samedi 3 mai, François Bayrou a parlé de la possibilité de consulter les Français sur un « plan global » visant à réduire les déficits. Pour le député de La France insoumise, cela ressemble à une annonce destinée à faire sensation.
Le référendum proposé par le Premier ministre François Bayrou concernant la diminution des déficits « n’aura pas lieu », a déclaré Éric Coquerel, député de La France insoumise pour la Seine-Saint-Denis et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, ce dimanche 4 mai sur 42mag.fr.
Le Premier ministre a suggéré dans les pages du Journal du Dimanche qu’un référendum pourrait être organisé sur « un ensemble de mesures » pour diminuer les déficits publics. Cette déclaration arrive au moment où le gouvernement de François Bayrou commence à préparer le budget pour 2026, juste après avoir évité plusieurs motions de censure concernant le précédent budget.
Une motion de censure prédite « d’ici l’automne au plus tard »
« Je n’y crois pas du tout. Nous avons aujourd’hui un gouvernement qui a perdu sa direction », a affirmé Éric Coquerel, qui pense que cette proposition n’est qu’un simple effet d’annonce. Il déplore aussi que François Bayrou ne prenne pas en compte la décision exprimée par les électeurs lors des dernières élections législatives de juillet : « Dans une démocratie parlementaire, la norme veut que ce soit l’Assemblée nationale qui approuve le budget », souligne-t-il. Selon lui, le gouvernement multiplie « les subterfuges pour éviter de traiter le problème principal : il impose des budgets qui ne font pas consensus dans le pays ».
Bien que l’exécutif ait jusqu’à maintenant réussi à échapper aux motions de censure, Éric Coquerel doute de sa capacité à maintenir cette stabilité sur le long terme. Selon ses prévisions, ce gouvernement repousse une inévitable confrontation « à l’automne au plus tard : une nouvelle motion de censure s’annonce après un recours au 49.3, car leur budget manque de cohérence », anticipe-t-il.
Pour le député de La France insoumise, la proposition de référendum par François Bayrou n’est qu’un moyen de détourner l’attention du problème réel : « En évoquant un référendum, il esquive la question centrale, à savoir un budget qui dérape », conclut-il.