Salomé Saqué est l’auteure d’un livre intitulé « Résister », qui s’est écoulé à 300 000 exemplaires. Cet essai incite les lecteurs à se mobiliser face à la progression de l’extrême droite. Elle était l’invitée politique de l’émission sur France Info ce vendredi 30 mai.
Grandement engagée dans la cause environnementale, Salomé Saqué s’est exprimée au sujet de la reprise des travaux pour l’autoroute A69, qui doit relier Toulouse à Castres. Selon elle, « nous assistons à un mouvement contre la science. La décision de construire l’A69 est une idée profondément erronée, ce sont les données scientifiques qui le confirment. » Elle insiste également sur l’importance de mesurer les impacts négatifs, « notamment pour les habitants des zones traversées. » Concernant la suppression des Zones à faibles émissions (ZFE), Marine Le Pen a qualifié ce retrait de « victoire contre une écologie punitive », une notion que la journaliste rejette fermement : « Ce terme n’a aucun fondement. L’écologie ne cherche pas à punir ; ce sont plutôt les conséquences du dérèglement climatique qui sont véritablement punitives. Chaque année, c’est 3 700 morts dues aux épisodes de chaleur extrême en France, et 40 000 décès attribuables à la pollution de l’air, » souligne-t-elle sans détour.
« Des fausses informations et des propos haineux alimentent les attaques contre l’état de droit »
Face à la montée en puissance de l’extrême droite à travers l’Europe et sa remise en cause des fondements juridiques démocratiques, Salomé Saqué dénonce avec force les discours de haine qui alimentent ces attaques. « Il est crucial de réfléchir à la finalité de l’état de droit. Ce qui me préoccupe profondément, c’est que les assauts contre ce cadre reposent sur des mensonges et des paroles empreintes de haine, » met-elle en garde.
Par ailleurs, son ouvrage, publié en parallèle de celui du leader du Rassemblement national Jordan Bardella, a atteint presque autant de ventes. Comment expliquer un tel engouement auprès des jeunes ? Elle explique : « Cela s’explique en grande partie par l’usage intensif des réseaux sociaux, qui permettent aux jeunes de se sentir connectés à ce type de discours. Ils ne disposent pas toujours des souvenirs ou de la mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale pour relativiser certains propos, » analyse Salomé Saqué.