Aurélien Rousseau, député représentant la coalition PS-Place Publique dans le département des Yvelines, a participé en tant qu’invité aux « 4V » lors de l’émission diffusée le mercredi 4 juin 2025.
Lors d’un échange à l’Assemblée nationale le mardi 3 juin, Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé désormais député membre du groupe socialiste, a annoncé être atteint d’un cancer. Invité le lendemain sur le plateau de l’émission « 4V » sur France 2, il a expliqué ce qui l’a incité à évoquer publiquement cette épreuve personnelle, avouant ne pas avoir beaucoup réfléchi avant de le faire.
« Le cancer, c’est avant tout un sentiment d’isolement, c’est une question profondément intime », admet-il, « mais à la fois, ce sont quatre millions de personnes concernées, avec 400 000 nouveaux cas chaque année. Peut-être faut-il parfois accepter ce risque d’exposer son intimité, car cette dimension personnelle est en réalité très politique. »
Cette idée s’est renforcée chez lui à travers « le nombre de messages reçus de patients ou de proches » en réponse à sa révélation, « qui me disent à quel point cela leur fait du bien d’en entendre parler. » Par ailleurs, Aurélien Rousseau confie s’être également senti encouragé par l’exemple de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui avait fait part en janvier dernier de son suivi médical après un cancer.
Il plaide pour la mise en place d’un registre national des cancers
Ayant occupé brièvement le poste de ministre de la Santé en 2023, Aurélien Rousseau, 48 ans, explique avoir souhaité alerter sur ce qu’il qualifie d’« épidémie qui progresse, surtout chez des populations plus jeunes » touchées par des cancers. « À l’heure actuelle, pour les moins de 50 ans, le risque de développer un cancer colorectal est multiplié par deux ou trois comparé aux générations nées dans les années 1950. » Ces évolutions préoccupantes requièrent un renforcement des actions de prévention, même si leurs causes exactes restent encore partiellement méconnues : « Probablement, les aliments ultra-transformés jouent un rôle majeur dans l’apparition de certains cancers, et il est indispensable de poursuivre les travaux dans ce domaine. »
Pour parvenir à une meilleure « compréhension » de ces phénomènes, le député des Yvelines appelle à adopter une proposition de loi visant à instaurer un registre national des cancers, qui permettrait notamment de « constituer une base de données enrichie à des fins de recherche », dépassant les registres actuellement dispersés, surtout ceux dédiés aux cancers pédiatriques. Ce texte, déjà validé au Sénat, n’a pas encore été mis à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale : « On adopte parfois des lois moins cruciales que celle-ci », déplore Aurélien Rousseau, « on devrait pouvoir dégager le temps nécessaire pour examiner ce dossier. »
Alors que « tous les financements risquent d’être remis en question », le député socialiste se montre par ailleurs « pas entièrement rassuré » par la réponse de son successeur, Yannick Neuder, quant aux crédits dédiés à la lutte contre le cancer. Il rappelle que la recherche « nécessite des investissements publics conséquents », tout comme la prévention.
« Je reçois d’excellents soins », affirme-t-il également, après avoir dû s’éloigner plusieurs semaines de l’hémicycle suite à son diagnostic. « L’opération s’est bien déroulée, néanmoins, je reste sous surveillance étroite. C’est une phase d’incertitude que traversent des centaines de milliers de nos concitoyens. »
Retrouvez l’intégralité de son interview dans la vidéo ci-dessus