Le chef du gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou, parle désormais sans détour de la possibilité d’une chute imminente du régime iranien.
Le président français Emmanuel Macron a mis en garde mardi 17 juin contre toute tentative d’imposer un changement de régime en Iran par la force, avertissant que cela plongerait le pays dans un « désordre total ». Il a insisté sur la nécessité de renouer avec la « négociation » afin de prévenir la menace que fait peser l’Iran dans la région. « La pire erreur à commettre aujourd’hui serait d’essayer d’imposer un changement de régime en Iran par des moyens militaires, car cela mènerait inévitablement au chaos », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse tenue au deuxième jour du sommet du G7 à Kananaskis, au Canada.
De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a déclenché vendredi une importante série de frappes aériennes ciblant l’Iran, évoque désormais ouvertement la perspective d’un effondrement du régime iranien, n’excluant pas d’aller jusqu’à viser le guide suprême du pays. Par ailleurs, Donald Trump a déclaré mardi qu’il n’avait pas l’intention d’éliminer le guide suprême iranien « pour l’instant », tout en affirmant que les services américains savaient « exactement » où il se trouvait.
Emmanuel Macron parle d’un différend avec Donald Trump
« Pense-t-on réellement que ce qui s’est passé en Irak en 2003 ou ce qui est arrivé en Libye dix ans plus tôt était une bonne chose ? Absolument pas ! », a insisté Emmanuel Macron, faisant référence aux interventions militaires menées par les États-Unis et l’Otan. Le président a rappelé que la France s’oppose fermement à ce que l’Iran acquière l’arme nucléaire, un des motifs avancés par Israël pour son opération militaire. « Nous sommes convaincus qu’il est désormais essentiel de revenir à la table des négociations », a-t-il souligné, afin d’encadrer étroitement les programmes nucléaire et balistique iraniens.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a écarté les critiques formulées à son encontre la veille par Donald Trump. Le président américain l’avait accusé de chercher à profiter d’une initiative américaine en faveur d’un « cessez-le-feu » pour « faire de la publicité », tout en affirmant qu’Emmanuel Macron n’avait « rien compris » à ses intentions. « C’est surtout le président Trump qui parlait de cessez-le-feu hier », a rétorqué Macron, se référant aux interviews et aux discussions qu’il a eues avec les autres dirigeants présents au sommet. Cet incident, a-t-il conclu, constitue une « péripétie » dans leur relation. « Ce ne sont certainement pas les premières, ni les dernières », a-t-il ajouté, en allusion au caractère souvent virulent des échanges verbaux avec le président américain.